Deux projets de reprise de Spanghero prévoyant au mieux le maintien de 100 des 240 emplois ont été déposés vendredi, ont annoncé les syndicats de cette entreprise de Castelnaudary (Aude) plus que jamais menacée d'être emportée par le scandale de la viande de cheval.
L'une des propositions de reprise implique Laurent Spanghero, qui a fondé l'entreprise avant de la vendre en 2009 à la coopérative basque Lur
Berri. Laurent Spanghero, aîné de la célèbre fratrie de rugbymen, a indiqué qu'il acceptait d'être dans le tour de table constitué
autour d'un homme d'affaires montpelliérain, Laurent Gérard.
Leur projet sauverait une centaine d'emplois dans les deux activités de l'entreprise: les plats cuisinés et la transformation de la viande.
"J'ai toujours dit que je ne laisserais pas tomber cette entreprise tant qu'on peut sauver quelque chose", a dit Laurent Spanghero.
"Aujourd'hui l'entreprise est en ruine mais je suis sûr que l'on peut reconstruire quelque chose" a déclaré sur notre antenne Laurent Spanghero invité du 19 / 20 le 17 mai 2013.
Le second dossier est présenté par les salariés et prévoit le maintien d'une soixantaine d'emplois dans un premier temps.
Nouveau sursis
L'administrateur judiciaire avait donné à d'éventuels candidats à la reprise jusqu'à ce vendredi pour se manifester. Mais il a annoncé aux représentants du personnel qu'il prolongeait ce délai jusqu'au vendredi suivant, a dit à la presse Jean Aparicio, représentant FO.
"Ce que nous espérons bien sûr, c'est que ce soit Laurent Spanghero qui reprenne le site", a-t-il dit. L'idée d'un projet de reprise de la part des
salariés n'était pas de concurrencer celui d'un autre candidat, a dit Jean Aparicio.
Le scandale Spanghero
Spanghero est aux abois depuis qu'elle a été désignée, mi-février, comme un responsable primordial du scandale européen de la viande de
cheval. Spanghero est surtout spécialisée dans la transformation de viande et la fabrication de plats préparés. Mais c'est dans le cadre de son
activité mineure de négoce de viande qu'elle est accusée d'avoir sciemment revendu du cheval à la place de boeuf à des entreprises produisant elles-mêmes des plats cuisinés pour de grandes marques ou de grands distributeurs.
Les clients de Spanghero se sont massivement détournés, a fortiori après la révélation qu'on avait aussi découvert dans l'entreprise de
la viande de mouton britannique prohibée.