Laurent Spanghero s'estime lésé d'avance pour reprendre son ex société

Laurent Spanghero, qui souhaite reprendre la société éponyme, aujourd'hui en grande difficulté après le scandale de la viande de cheval, s'estime lésé par rapport à l'offre concurrente, a-t-il expliqué à l'AFP jeudi.

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"On a un traitement qui est inégalitaire" à plusieurs égards, s'est plaint l'ancien rugbyman.

Alors que le tribunal de commerce de Carcassonne doit trancher mardi entre les deux offres -- ou n'en retenir aucune des deux -- le ton monte entre les deux repreneurs potentiels.

Laurent Spanghero s'est associé au promoteur immobilier narbonnais Jacques Blanc et au cabinet de conseil Investeam. Son projet prévoit la reprise des activités de l'usine mais dans des dimensions réduites pour y faire du "cassoulet frais de Castelnaudary au confit de canard grand cru". L'entreprise abandonnerait un nom devenu difficile à porter et deviendrait "Usines nouvelles de Castelnaudary".

En face, il y a l'offre montée par des salariés, et qui a récemment reçu le renfort de deux industriels, Delpeyrat et Deveille.
Deveille reprendrait le pôle viande de Spanghero et Delpeyrat (foie gras) l'activité plats cuisinés pour y faire lui aussi du cassoulet haut de gamme. Sauf que pour Laurent Spanghero, cette offre "n'est pas celle de l'ensemble des salariés comme toute le monde le dit" mais de "deux salariés en tout et pour tout". Et le projet de faire du cassoulet n'est pas l'idée de Delpeyrat mais la sienne.
Il l'avait dès début juin, martèle-t-il, avant la présentation de l'autre offre.
"On a pas attendu Delpeyrat pour faire du cassoulet à Castelnaudary", a-t-il raillé.

Laurent Spanghero estime "que les dés sont pipés"

Mais surtout, Laurent Spanghero estime "que les dés sont pipés" car il n'a pas été invité par l'administrateur judiciaire à participer au comité d'entreprise de vendredi, au cours duquel les deux projets de reprise doivent être présentés.
Or, deux des salariés, qui sont membres du CE et "auteurs de l'offre de reprise prétendument présentée comme émanant des salariés", seront eux présents , et "juges et parties", dénonce l'avocat de Spanghero dans un courrier à l'administrateur judiciaire, transmis à l'AFP.
De plus, "nous on ne peut pas rentrer dans l'usine sans l'autorisation de l'administrateur judiciaire pendant que, depuis huit jours, l'offre concurrente, ils sont là du matin au soir".
Tout "ça nous fait un peu bondir", ajoute Laurent Spanghero.

Interrogé sur les moyens qu'il est prêt à mettre sur la table pour relancer l'activité, l'ancien rugbyman a botté en touche, expliquant qu'il réservait ses chiffres pour le tribunal mardi.
"Nous allons avoir les moyens qui sont les doubles des besoins", a-t-il toutefois assuré.
Les deux projets de reprise de la société Spanghero seront examinés, vendredi, lors d'un comité d'entreprise
Convoqué par l'administrateur judiciaire, ce comité d'entreprise vendredi se déroulera en deux parties: la première sera consacrée à l'examen des deux projets et la seconde aux mesures d'accompagnement du plan de sauvegarde de l'emploi, qui concerne l'ensemble des 230 salariés.

Mais tout le monde, des élus du personnel aux salariés, aura en tête l'audience du 2 juillet devant le tribunal de commerce de Carcassonne, qui étudiera les deux dossiers de reprise, celui de Laurent Spanghero et celui soutenu par les salariés avec Delpeyrat notamment. Le tribunal décidera, d'en retenir un ou aucun.

La société Spanghero, qui faisait vivre 360 personnes a brutalement sombré après avoir été désignée par le gouvernement à la mi-février comme un acteur majeur du scandale européen de la viande de cheval frauduleusement vendue comme du boeuf.

Elle a été placée en liquidation judiciaire en avril avec maintien de l'activité pendant trois mois jusqu'en juillet.
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