Le rosé que vous achetez est-il vraiment français ? D’après Le Parisien, 10 millions de bouteilles de vin espagnol ont été maquillées en vin français. Un négociant de Narbonne a maquillé à lui seul 30.000 hectolitres de vin.
Des millions de bouteilles de rosé espagnol ont été vendus pour du vin français, révèle une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), d’après une information du Parisien ce lundi 9 juillet. La DGCCRF a lancé une enquête en 2016, après avoir reçu des alertes fin 2015 sur la francisation de vins espagnols.
Des fraudes chez quatre négociants-producteurs ont été constatées. L’un d’eux est installé dans l’Aude, près de Narbonne. A lui seul, le négociant aurait "maquillé 30.000 hl de vin en trois ans".
Une arnaque rémunératrice pour les escrocs
Au total, les différents cas de francisation concernent plus de 70.000 hectolitres de vin, soit l’équivalent de 10 millions de bouteilles de rosé. Dans près d’un établissement contrôlé sur cinq, le rosé vendu comme français venait en fait d’Espagne. Derrière l’arnaque, un intérêt financier : en 2016, le vin en vrac espagnol s’achetait en effet 0,34 €/litre, contre 0,75 à 0,90 €/litre pour un équivalent français, souligne le Parisien. "Vendre une piquette ibérique au tarif d’une IGP (indication géographique protégée) est donc particulièrement rémunérateur pour les escrocs", notent nos confrères.
Des procédures pénales pour tromperie, pratique commerciale trompeuse ou usurpation de signes de qualité sont ouvertes. Les peines peuvent aller jusqu’à deux ans de prison, et au moins 300.000 € d’amende.