Les surfeurs audois contre les restrictions d'accès à la plage de la Vieille-Nouvelle

Les 4 kms de la plage de la Vieille-Nouvelle, dans l'Aude, seront bientôt inaccessibles aux engins à moteurs. Une mesure préconisée par le conservatoire du littoral mais qui provoque le tollé des surfeurs nombreux sur la zone de glisse de Port-la-Nouvelle.

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La plage audoise de la Vieille-Nouvelle a toujours été un lieu de prédilection des surfeurs. Depuis 2009, cette magnifique étendue de sable de plus de 4 kilomètres est classée réserve naturelle au même titre que l'Ile Sainte-Lucie et les anciens salins. La gestion confiée au conservatoire du littoral en 2010 permet de péreniser ce classement mais son corollaire, l'interdiction des véhicules à moteurs, suscite une levée de boucliers des associations de surfeurs car selon eux, son application stricte équivaudrait, à long terme, à la fin de la destination glisse à Port-la-Nouvelle.

La législation des réserves naturelles

La loi est claire. La circulation motorisée est interdite sur l'ensemble des espaces naturels et en particulier sur les plages. C'est l'article L362.1 et les suivants du code de l'environnement qui le réaffirment, en particulier l'article L362.9 qui stipule que " la circulation et le stationnement de véhicules terrestres à moteur sont interdits sur le rivage de la mer et les dunes et plages appartenant au domaine public." 

La loi précise même que les dérogations pour l'accès au rivage ne s'appliquent pas aux activités balnéaires mais doivent répondre à des besoins impérieux (secours ou police).

D'après le Conservatoire du Littoral, seules quelques plages audoises et des Bouches-du-Rhône font encore de la résistance à cette loi, souvent pour des raisons techniques (manque de parkings et de voies y menant).  C'est dans ce sens que le nouvel aménagement de la plage de la Vieille-Nouvelle est préconisé, avec deux parkings qui devront recevoir tous les visiteurs.

Un aménagement insuffisant, selon les surfeurs

Pour les adeptes de surf et windsurf de la zone, ce nouvel aménagement signifie, ni plus ni moins, la fin programmée de la destination glisse à Port-la-Nouvelle. En effet, le matériel nécessaire est relativement lourd et encombrant et le premier parking, situé à 500 mètres, leur paraît sous-dimensionné pour accueillir des véhicules avec remorques.  Reste le deuxième parking, beaucoup plus grand mais situé à 2 kilomètres de la plage. Impossible, pour les surfeurs, de porter du matériel lourd à pied sur une telle distance.



Les surfeurs proposent une troisième solution : délimiter une piste de roulage à 400 mètres du rivage. Mais si l'on se réfère au code de l'environnement, la réponse légale est très claire : D'après l'article R 121.5 de la loi littoral, " les chemins aménagés ou bandes de roulement ne peuvent être implantés sur les espaces remarquables du littoral que sont les plages naturelles".  

Concrètement, aucun nouvel aménagement n'est prévu par la préfecture de l'Aude qui compte bien faire respecter la loi, au grand dam des surfeurs qui demandent une nouvelle réflexion et prévoient déjà une action d'envergure: Manifestation des collectifs de surfeurs à Port-la-Nouvelle le 16 avril prochain, à l'occasion du Mondial du Vent.
Jean-Pierre Laval et Frédéric Guibal ont rencontré les surfeurs et les autorités qui s'affrontent sur l'accessibilité de la plage audoise. ©F3 LR
Pour aller plus loin, le blog "Eclairages publics", publié par Philippe Cazal en mai dernier, est très complet sur ce dossier.



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