Le gouvernement espagnol a protesté une nouvelle fois contre les "agressions" ayant visé des camions transportant du vin espagnol en France, en précisant en avoir informé la Commission européenne de Bruxelles. Les attaques des viticulteurs ont eu lieu mardi dans l'Aude et le Gard.
Madrid a alerté Bruxelles sur les "agressions" dont les camions transportant du vin espagnol sont les cibles en Languedoc-Roussillon. Des actions des viticulteurs dénoncées aussi auprès de Paris.
Ces faits qui se produisent avec une régularité malheureuse sont une source d'inquiétude pour le gouvernement d'Espagne car ils constituent une violation flagrante de plusieurs principes de base de l'Union européenne, comme la libre circulation des marchandises entre Etats membres", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Des attaques à Nîmes et Narbonne, mardi matin
Mardi vers 6H30, une soixantaine de viticulteurs et agriculteurs du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) ont déversé la cuve d'un camion-citerne espagnol circulant non loin de Nîmes, dans le sud-est de la France.
Ils ont expliqué vouloir dénoncer "la concurrence déloyale, l'importation massive de vins étrangers et l'abus de confiance aux consommateurs", car selon eux, certains distributeurs espagnols revendent du vin d'ailleurs, notamment du Chili.
A Narbonne, dans l'Aude, le Comité d'action viticole (CAV) a aussi revendiqué une action sur un parking où des membres ont déchargé un camion transportant 254 hectolitres de vin rouge.
L'Espagne proteste auprès de l'UE et dénonce la passivité de la France
La Confédération espagnole de transport de marchandises (CETM) a pour sa part déclaré mercredi que trois camions citernes avaient été "attaqués" mardi en France par "un groupe d'agriculteurs (...) qui les ont menacés avec des instruments visant à intimider, obligeant les conducteurs à descendre avant de déverser sur la chaussée le vin qu'ils transportaient".
La CETM dénonce dans son communiqué "la passivité" des autorités françaises face à ces attaques, qui restent, selon elle, impunies.
"Le gouvernement en a informé la Commission européenne", indique le ministère des Affaires étrangères espagnol.
"L'Espagne a transmis officiellement ses protestations aux autorités françaises, les exhortant à adopter les mesures opportunes", ajoute-t-il.
Le ministère avait déjà convoqué en avril 2016 l'ambassadeur de France en Espagne pour protester contre des attaques similaires. En 2015, il avait aussi dénoncé des agressions contre des camions transportant lait et viande.
Selon les dernières données disponibles, la France est restée en 2015 le troisième exportateur de vin en volume derrière l'Italie et l'Espagne. Elle demeure première du classement des pays en valeur, avec 8,2 milliards d'euros, loin devant ses deux voisins.