La nouvelle du retour de l'agrément sanitaire pour les activités de production de viande hachée, de saucisserie et d'élaboration de plats cuisinés de la société Spanghero a été accueillie avec une grande satisfaction à Castelnaudary.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé que l'entreprise agroalimentaire allait retrouver son agrément pour ces activités, mais Spanghero, au coeur du scandale de la viande de cheval faussement estampillée "boeuf", ne pourra pas en revanche reprendre son activité d'entreposage de matières premières congelées.
"On est hypercontents, on va voir si les clients vont revenir", déclarait Olivier Adèle, responsable du nettoyage chez Spanghero, rencontré sur le parking où stationnaient quelques voitures.
Thierry Chavanette, un employé de la société Transports Soulet et Fils travaillant pour Spanghero jugeait de son côté que le retour de l'agrément est le "plus beau cadeau" et un "soulagement pour toutes les familles".
L'un comme l'autre sont cependant amers à l'égard de la suspension des agréments décidée jeudi par le gouvernement.
"La décision d'arrêter a été prise trop rapidement. On n'a pas profité du bénéfice du doute, on a sali l'image de l'entreprise en deux minutes", regrettait M. Adèle.
M. Chavanette de son côté se disait "furieux qu'on ait arrêté les trois productions en même temps et deux pour rien: du jour au lendemain, on a coupé les vivres". Le maire, Patrick Maugard (PS), a accueilli avec "une grande satisfaction" la décision du gouvernement.
"J'ai proposé depuis le départ de cloisonner les mesures pour permettre une reprise partielle du travail", a rappelé le maire.
Il s'était ému, dès vendredi, de l'annonce de la suspension générale des agréments sanitaires de l'entreprise. M. Maugard parlait alors d'un "électrochoc pour l'ensemble de la ville", qui compte environ 12.000 habitants, évoquant le drame "choquant, et assez traumatisant" du chômage technique pour les 300 salariés de l'usine.
"Qu'on suspende l'agrément là où il y a problème, ce n'est pas choquant, mais qu'ailleurs on laisse s'écouler la marchandise, j'en suis ravi. Un superbe outil va pouvoir se remettre en marche", a-t-il déclaré lundi après-midi à l'AFP.
Le maire s'est dit favorable "à la mise en place d'une veille des services de l'Etat en attendant les résultats de l'enquête judiciaire car il y a bien un dysfonctionnement - une négligence ou une tromperie -. Il faut qu'on sache très vite qui sont les coupables, qu'on en tire les conséquences et on aura restauré la confiance très rapidement avec nos clients et les consommateurs", a ajouté M. Maugard.
Le ministre de l'Agriculture a indiqué que le rapport d'enquête sanitaire "complet et définitif" de la brigade vétérinaire serait rendu vendredi mais a assuré avoir déjà "suffisamment d'éléments" pour rétablir en partie l'agrément de l'entreprise.
Mais il a insisté sur le fait que l'enquête de la répression des fraudes (DGCCRF), qui a révélé un faisceau d'indices graves, se poursuit par une enquête judiciaire, totalement autonome.