La coopérative basque Lur Berri a dit vendredi avoir fait le maximum pour sa filiale Spanghero et ne pouvoir accéder aux exigences d'indemnisation des 230 salariés de l'entreprise de Castelnaudary, menacée de disparaître à cause du scandale de la viande de cheval.
"Nous ne pouvons pas aller plus loin financièrement, ni non plus légalement", a déclaré à l'AFP Olivier Gémin, directeur général de Lur Berri.
Lur Berri n'a donc pas l'intention de présenter de nouveau paquet de mesures d'accompagnement social d'ici à mardi, comme le personnel l'a réclamé, a-t-il ajouté.
Nouvelle action des "Spanghero" à Saint-Palais, au Pays-basque, ce vendredi
Ce vendredi matin, un groupe de salariés a fait le voyage jusqu'à Saint-Palais, au Pays-basque, accompagnés de syndicats.
Lur Berri ne fera pas un geste financier de plus
Depuis le scandale, Lur Berri a injecté dans Spanghero l'équivalent de trois fois son résultat net consolidé en 2012 et vient de présenter des mesures d'accompagnement de 1,3 million d'euros, alors qu'elle n'était pas tenue de le faire. Or elle est comptable des intérêts du reste de la coopérative, avec ses 5.000 agriculteurs adhérents et 4.500 salariés, a souligné M. Gémin en réponse aux revendications des salariés.
Ces derniers risquent d'être pour une grande partie, voire tous, licenciés dans quelques semaines. Leur entreprise a brutalement sombré depuis sa mise en cause par le gouvernement à la mi-février comme un acteur majeur du scandale européen de la viande de cheval. Les clients se sont massivement détournés d'une société accusée d'avoir sciemment revendu du cheval à la place de boeuf à des entreprises produisant elles-mêmes des plats cuisinés comme des lasagnes pour de grandes marques ou de grands distributeurs.
La société est en liquidation judiciaire depuis avril avec maintien de l'activité pendant trois mois jusqu'au 19 juillet, le temps de peut-être trouver un repreneur.
Un plan social est en route. Lur Berri a mis sur la table des mesures pour accompagner le départ de ceux qui seront licenciés.
Mais les salariés, durement éprouvés et déterminés à faire payer Lur Berri, jugent ces mesures "méprisantes". Elles reviennent, selon eux, à verser une indemnité de 2.000 euros en tout pour chaque salarié licencié, alors que les représentants du personnel demandent 1.000 euros par année d'ancienneté.