Séville, femme de beauté. Sa couturière s'appelle Maestranza, ses robes et leurs ourlets ont sublimes détails. Morante et ses finitions, ses quites, sa présence. Juli, en souverain qui se détrône tout seul, sans plaisir, obligé de faire bonne figura. Perera revient, ambition intacte.
Vendredi 8 avril 2016.
7ème corrida de l'abono de Séville.
Plaza de toros de la Maestranza. 18h30.
Morante de la Puebla : silence et salut du callejon
Julián Lápez « El Juli » : une oreille et salut au tiers
Miguel Ángel Perera : salut au tiers et salut
Ovation au 1er picador, Cristobal Cruz ; au 3ème toro, une merveille de brega de Javier Ambel et deux paires de banderilles insolentes de vérité torera de Curro Javier, aidé de son complice Guillermo Barbero. Cinq minutes de toreo magnifique des subalternes, les mal-nommés. Ajoutez-y les des trompettes et binious de l’orchestre pour assurer la troisième dimension, le bonheur des oreilles. Parmi les inédits de la soirée, « Puertas Gayolas » pour Juli et Perera, toros 5 et 6.
Ce ne fut pas tout car durant cette corrida de prés de 2h40, une kyrielle de savoureux détails vinrent emplir le cœur et les yeux de l’aficion. D’abord un lot de toros de Victoriano Del Rio-Toros de Cortés (de 532 à 591 kg ; moyenne : 559) impeccable, irréprochable de trapio et de cornes aux embouts à découper en huit la moindre mouche en vol. Il y eut des mansos de gala ou peu s’en faut (3 et 4), un brave (5) qui paya par la suite ses 5 minutes contre le caparaçon, des « sosos », fades ou dégonflés comme les extrêmes.
"No hay billetes" affiché aux guichets. 22°4. Lampions au delà de 20h15.
zoc