À Saint-Chély-d’Aubrac (12), des pompiers d’Occitanie ont suivi un entraînement annuel de plongée sous glace, ce mercredi 2 février. Même si les noyades en eau glacée restent des accidents rares, les sauveteurs professionnels doivent s’y préparer. Immersion dans les profondeurs du lac des Moines.
Sur les hauteurs du plateau de l’Aubrac, une légère brume entoure les berges blanchies du lac de Moines, situé a 1 300 mètres d’altitude. Le thermomètre frôle le zéro degré, hors de l’eau comme dans l’eau. Le parfait terrain de jeu pour les pompiers de l’Aveyron, venus s’entraîner à la plongée sous glace, ce mercredi 2 février.
Première étape avant de pouvoir plonger dans l’eau glacée : découper à la tronçonneuse les 20 cm de glace qui recouvrent le lac. L’étape suivante est un peu plus longue mais non moins essentielle : les pompiers doivent s’équiper pour résister aux conditions extrêmes.
Des équipements adaptés au froid
Leur combinaison est entièrement étanche et légèrement gonflée à l’air, pour que le corps soit totalement isolé de l’eau. Et les pompiers ne plongent pas léger : ils doivent avoir sur eux deux détendeurs, chacun relié à deux bouteilles d'oxygène autonomes.
Lorsqu’on pratique la plongée sous glace, on double toutes les sécurités afin de prévenir tout problème. Ici, le risque principal, c’est le givre du matériel. Donc si une partie du scaphandre devait geler, on en a toujours un deuxième pour pouvoir continuer à respirer.
Cet exercice de plongée sous eau glacée en condition réelle est réalisé une fois par an par les pompiers. L’objectif est d’être prêt à intervenir le plus rapidement possible le jour-J. Car même si les chutes en eaux glacées sont rares, la moindre minute compte dans ce genre d’accident.
Le mois dernier, un terrible drame de ce genre s’est produit dans le Jura : quatre lycéens n'ont pas survécu à la chute de leur véhicule dans le lac de Chalain.
Pour pratiquer l’exercice, les pompiers ont troué la glace à trois endroits différents, formant un triangle. Chaque trou est relié par une corde sous l’eau, pour sécuriser le tracé et permettre aux sauveteurs de se repérer.
« Aujourd’hui, nous travaillons sur un scénario d’une personne qui a chuté à travers la glace, qui est portée disparue, explique Medhi Dighouth, responsable de l’équipe nautique du SDIS 12. On met en œuvre les techniques de plongée sous glace et le quadrillage de la zone, pour effectuer les recherches de manière méthodique. »
Un entraînement également utile en cas d'inondations
Ce jour-là, des pompiers de l’Aude et de l’Hérault se sont joint à l’entraînement, car la technique utilisée ne se limite pas à la plongée sous glace.
Ce qui est intéressant pour nous, pompiers de l’Hérault, c’est qu’on peut s’entraîner à intervenir dans différents types de cavités immergées. Ça peut être des cavités naturelles, mais aussi des caves ou des parkings sous-terrain inondés lors d’épisodes cévenols.
En Aveyron, ils sont dix pompiers à être spécialement préparés pour ce type de secours. Ils n’ont pas eu à intervenir sur ce genre d’accident l’année dernière.