Le nord du Larzac (Aveyron) a connu trois attaques de troupeaux, à Nant et au Pinel, au cours desquelles 25 brebis ont été tuées. Des analyses sont en cours pour vérifier si le loup est à l'origine de ces raids sanglants.
Dans le nord du Larzac, en Aveyron, 25 brebis ont été tuées au cours de la semaine qui vient de s'écouler. Au total trois attaques se sont déroulées sur les communes de Nant et au Pinel. Mercredi 24 novembre, 9 brebis sont tuées à Baylet, sur la commune Nant. Trois jours plus tard, à quelques kilomètres de là, 13 autres connaissent le même sort au Pinel, près de Potensac. Puis le dimanche 28 novembre, trois bêtes sont à nouveau découvertes mortes.
LE LOUP BIEN PRÉSENT EN AVEYRON
Les éleveurs ont tous en tête le loup. Suivant le traditionnel protocole, les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) se sont rendus à chaque fois sur place afin d'effectuer des prélèvements et identifier l'animal à l'origine de ces attaques.
En Aveyron, au moins trois loups ont été recensés : un mâle sur l'Aubrac, un autre individu dans le sud du département et enfin un dernier spécimen se déplaçant de façon régulière entre l'Aude et le Tarn, sur les Monts de Lacaune. "Cette présence est bien connue, assure Patrick Leyrissous de l'association Ferus. Il y a quelques spécimens, des individus mâles solitaires, sans reproduction."
Depuis début octobre, le nombre d'attaques a augmenté avec pour principaux suspects : ces loups. Face à la situation, la préfète de l'Aveyron a décidé de relancer le comité de suivi loup, créé en 2017 et inactif depuis deux ans. Sa mission est d'évaluer l’activité du canidé sur le territoire notamment en termes d'attaques, d'estimer le nombre d’individus et de suivre les mesures prises pour défendre les troupeaux.
POLÉMIQUE SUR LE COMPTAGE
La relance de ce comité intervient dans un contexte tendu entre opposants et les organisations de protection du loup. Dans un communiqué, daté du lundi 29 novembre, trois associations (FERUS, FNE et LPO) annoncent "suspendre leur participation au Groupe National Loup."
L’installation du loup en France se poursuit tant en nombre qu’en occupation territoriale. Sur le fond, c’est une bonne nouvelle pour l’état de la biodiversité dans notre pays. Malgré ces perspectives encourageantes, une offensive médiatique et politique remet en cause les fondements de la démarche visant à assurer la coexistence du loup et des activités d’élevage. Sans fondement scientifique, cette campagne de désinformation vise à contester l’estimation de la population de loups réalisée par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), dans le but d’augmenter le nombre de loups pouvant être tués, au risque de mettre en péril le bon état de conservation de la population.
FERUS, LPO, FNECommuniqué de presse, 29 novembre 2021
Officiellement, l’Office français de la biodiversité (OFB) dénombrait, à la sortie de l’hiver 2020-2021, 624 loups adultes en France, soit 7 % de plus en un an.