De l’ombre à la lumière, ils sont nombreux à avoir puisé une véritable inspiration créatrice. Parmi eux, le célèbre et incontournable peintre ruthénois, Pierre Soulages. Et d'autres artistes, dans d'autres genres, que ce soit la photographie, la verrerie, ou la chanson. En Aveyron, Sophie Jovillard est allée à leur rencontre.
A Rodez ou ailleurs en Aveyron, Sophie Jovillard a rencontré des créateurs de talent comme Jocelyn Calac, jeune photographe de rue primé, Claude Baillon, maître verrier inspiré par le ciel et l’espace, ou encore, Andréas Touzet, alias Lombre, jeune rappeur prometteur.
A l'image du célèbre peintre et maître ruthénois, Pierre Soulages, d’une façon ou d’une autre, d’une matière à l’autre, tous affichent un talent commun : l’écriture de la lumière.
De l'ombre à la lumière
Au musée Soulages de Rodez, le conservateur Benoît Decron nous fait découvrir le fabuleux travail de l’artiste Pierre Soulages. Pendant une quinzaine d’année, bien avant la création du musée en 2014, il a collaboré de près avec le maître.
Né en 1919 à Rodez dans un quartier d’artisans, Pierre Soulages a grandi avec l’odeur du cuir et du brou de noix. "Depuis toujours, il était fasciné par le travail artisanal" explique Benoit Decron à Sophie : "La magie et l’autonomie de la main : c’est ce que l’on retrouve dans son œuvre".
En contraste du noir, le maître utilisait la peinture à l’huile associée au colorant naturel extrait de l'écorce de la noix, autrement appelé le brou de noix, très utilisé par les artistes et artisans depuis au moins le Moyen-Âge.
Sophie s’arrête, admirative devant un "Outrenoir", une œuvre réalisée par l'artiste, en 2019. "L’intérêt, ce sont les traits baignés de lumière, Le déplacement du regard fait vivre le tableau", explique le conservateur :
Sans lumière, un tableau de Pierre Soulages, un « Outrenoir », ne peut pas vivre. De la lumière naît la peinture et vice-versa.
Benoît Decron, conservateur du musée Soulages à Rodez.
Partir de l’ombre pour atteindre la lumière, c’est aussi l’objectif d'Andréas Touzet, alias Lombre, un jeune rappeur ruthénois, admiratif du travail du maître, qui chante et écrit des textes introspectifs, toujours en quête d’espoir : "Quand j’écris, ça nourrit toujours une introspection, une noirceur, pour se faire du bien et aller chercher la lumière".
La magie de l’instant
Amoureux de Rodez, Jocelyn Calac connaît sa ville natale dans ses moindres recoins. Dans la brume ou en plein soleil, on peut souvent l’apercevoir déambuler dans les rues, prêt à dégainer son appareil photo pour capturer l’instant.
Après une expérience professionnelle dans le social, Jocelyn se prend de passion pour la photographie. Un art qu’il va apprendre seul, sur internet, grâce à des tutos. "La rue m’inspire" dit-il. "J’aime jouer sur les contrastes et accentuer les ombres des bâtiments chargés d’histoire". Admirer la lumière pour mieux l’immortaliser et être au plus près des gens qu’il photographie. Si le jeune artiste s'est fait repérer sur Instagram, il a matérialisé son travail dans des ouvrages, comme "Tour de ville", une balade photographique et un regard neuf au coeur de la cité.
La lumière du ciel et de l’espace
La lumière est un élément essentiel dans le travail du vitrail. Et c'est à Millau que Sophie Jovillard part rencontrer Claude Baillon, maître-verrier et artisan de génie.
Dans ses vitraux, que l’on retrouve dans de nombreuses églises ou chapelles rouergates, l’artiste et artisan traduit la lumière du ciel.
Au fil du temps et à partir de 2012, son travail prend une autre ampleur pour s’inspirer de l’espace et des galaxies : "Je travaille avec des oxydes métalliques et des émaux appliqués sur du verre industriel : le bleu c’est du cobalt, le jaune de l’argent et le noir du fer". Il dessine ensuite sans pinceaux, à l’air pulsé, pour arriver à un résultat coloré, lumineux, imprévisible et exceptionnel.
Voir cette publication sur Instagram
Les coulisses de la cathédrale Notre-Dame de Rodez
Dans un autre genre, Dominique Vermorel, tailleur de pierre, travaille aussi à une mise en lumière : celle des beautés cachées d’un bijou d’architecture : la cathédrale Notre-Dame de Rodez, un joyau de 800 ans. L’artisan nous embarque dans les coulisses de l’édifice gothique. Un dédale entre les escaliers labyrinthes et les arcs-boutants de la cathédrale nous mène jusqu’au sommet de la tour : "on a repris toutes les microfissures des sculptures" explique l’artisan à Sophie, "on a changé toutes les pierres abimées et tout a été recouvert de plomb". Une restauration de la cathédrale réalisée en trois ans.
Et c'est reparti pour des siècles d'histoire !
"Ô la belle vie : Rodez, de l'ombre à la lumière" à voir le dimanche 29 janvier 2023, à 12h55. Une émission présentée par Sophie Jovillard. Réalisée par Laurent Desvaux. Une coproduction France 3 Occitanie/Grand Angle Productions.