700 personnes se sont mobilisées ce jeudi 4 février devant la société Jinjiang SAM, Société Aveyronnaise de Métallurgie, à Viviez (Aveyron) afin d'apporter leur soutien aux 364 salariés de l'entreprise. Placée en redressement judiciaire, la structure n'a toujours aucun repreneur.
Défendre l’emploi, les services publics et lutter la précarité. Tel est le mot d'ordre lancé ce jeudi 4 février pour une journée d'action interprofessionnel organisée par plusieurs syndicats (CGT, FSU et Solidaires) de l'Aveyron.
L'occasion était également de soutenir les 364 salariés de la société Jinjiang SAM (Société Aveyronnaise de Métallurgie). 700 personnes se sont rassemblées devant les locaux de l'entreprise situés sur la commune de Viviez (Aveyron) et placées en redressement judiciaire depuis plus d'un an.
"Ils parlent rentabilité. Ils parlent capital mais ils oublient que derrière ce sont des hommes, des femmes, des familles et des enfants qui sont concernés" dénonce au micro un syndicaliste.
Dans l'attente d'un repreneur le 15 février
Spécialisé dans les carters moteurs en alliages de pointe, avec pour client principal Renault, le constructeur est en difficulté depuis plusieurs années. L’entreprise a d’abord connu des soucis de gestion, au début des années 2010. En 2017, en grande difficulté, elle est alors reprise par le chinois Jinjiang. Mais moins de 3 ans plus tard, l’équipementier est de nouveau placé en redressement judiciaire.
Les potentiels repreneurs avaient jusqu’au 25 janvier 2021 pour déposer leurs offres de reprise. Mais l'un des potentiels candidats à la reprise a demandé et obtenu un report au 15 février. Mais cette perspective ne rassure pas les salarié et les syndicats. "La date du 15 février est une date importante car elle va nous permettre de savoir si il y aura un éventuel repreneur. Mais ce qui nous inquiète, c'est le contenu de cette offre" explique Ghislaine Gistau, déléguée syndicale CGT de la SAM. Pour faire face à la concurrence étrangère, il faudrait "supprimer 50 % des effectifs" selon les organisations syndicales.
"Il y aura des larmes mais surtout de la colère"
"On manque de capacitaire du fait du dernier propriétaire chinois qui n'a pas investi suffisament pour développer la totalité de ces pièces, rajoute la représente de la CGT. Notre crainte est donc que Renault cherche une autre source pour fabriquer ces pièces".
Mais les salariés préviennent : "Selon les annonces qui seront faites le 15 février, il y aura peut-être des larmes mais surtout de la colère. La CGT ne la freinera pas" assène l'autre représentant CGT de la SAM, David Gistau.
Les salariés de Jinjiang SAM espèrent l'organisation d'une table ronde avec les élus, et l'Etat afin que leur message et leur appel à l'aide soient enfin entendu et que la perspective d'une réaction dure soit écartée.