Les Castonétois n'en reviennent toujours pas : pour une raison inexpliquée, la dotation globale de fonctionnement de la commune, octroyée par l'Etat, a baissé en sept ans de 74,3%. La perte colossale représente l'équivalent d'une année de budget d'investissement, soit six millions d'euros.
Onet-le-Château, avec ses 12 700 habitants, est une des cinq plus grosses villes de l'Aveyron. En sept ans, sa dotation s'est effondrée. Elle représente aujourd'hui 37 euros par habitant, soit 327 000 euros au total. En guise de comparaison, Quins, petit village du Ségala, avec ses 849 habitants, a touché 383 000 euros. Cherchez l'erreur !
Nous sommes arrivés à un tel niveau de faiblesse de dotation qu'on n'a plus rien à perdre. On a fait un maximum d'économies de fonctionnement, on a été au bout de notre démarche, on a cherché un maximum de partenariats pour financer des investissements, mais là on est au bout, on ne sait plus quoi faire. On avait besoin d'une action forte pour faire connaître notre désarroi.
Une erreur, il doit bien y en avoir une. Mais le maire UDI de la commune, Jean-Philippe Kersolian, l'équipe municipale, les concitoyens, juristes, comptables, gestionnaires 3.0, ne l'ont toujours pas trouvée. Malgré ses demandes insistantes et incessantes en haut lieu, aucune explication n'a pu être fournie au premier magistrat de la ville.
On est la seule commune en Aveyron à avoir été autant martyrisée. Ca fait trois ans qu'on demande gentiment à comprendre les raisons de la baisse de dotation, personne ne nous répond. Nous avons alerté à maintes reprises les préfets successifs, nous avons demandé des explications à des secrétaires d'Etat de passage, à des ministres de passage, nous avons vu un sénateur, interpellé le rapporteur général de la Commission des Finances du Sénat. Et malheureusement, on n'a reçu aucune réponse crédible.
La réponse tient peut-être dans les caprices d'un mystérieux algorithme qui gèrerait la dotation globale de fonctionnement en plombant les minces cordons de la bourse d'Onet-le-Château sans lui offrir un système de compensation.
De guerre lasse, usé par une situation ubuesque, le maire d'Onet a invité ce lundi matin son équipe municipale à déposer dans les boîtes aux lettres, des cartes postales (dispensées d'affranchissement, pour cause d'illustre destinataire) à l'Elysée. Toutes sur le même modèle : l'appel au secours désespéré d'une commune qui souffre déjà bien assez avec le déclin de son entreprise-phare, l'usine Bosch et ses huit cent emplois perdus en peu de temps.