Le nombre de sangliers tués par les chasseurs dans le département de l'Aveyron a doublé en dix ans. Et malgré cela, il y a toujours autant de dégâts dans les cultures. Les agriculteurs sont excédés par cette situation et se découragent.
La situation est tendue vis-à-vis du sanglier en Aveyron. Le nombre de mammifères tués par les chasseurs dans le département a doublé en dix ans. Malgré cela, il y a toujours autant de dégâts dans les champs.
"De 6 500 sangliers abattus en 2012, nous sommes passés à plus de 14 000 aujourd'hui. La situation s’est fortement dégradée depuis une dizaine d’années", précise Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA de l’Aveyron.
Toujours plus de sangliers abattus mais toujours autant de dégâts dans les cultures
Les sangliers vont dans les champs de céréales, de maïs, pour se nourrir et du coup ils font d’énormes dégâts. Il y a des parcelles qui sont entièrement dévastées après leur passage.
La situation est compliquée et devient invivable pour certains agriculteurs, en dépit du système d’indemnisation en cas de dégâts. Car il y a une différence entre le prix de vente et le prix de rachat. "Le maïs a un prix de vente de 135 euros la tonne, mais le rachat est entre 170 et 180 euros et en ce moment c’est 250 euros la tonne", insiste le président de la FDSEA de l'Aveyron.
Quand un agriculteur se fait détruire un hectare de maïs qui produit dix tonnes, l’indemnisation est de 1350 euros. Par contre, si cet agriculteur doit acheter du maïs, et bien il va payer 1850 euros. Il y a vraiment un gros delta entre les deux.
Autoriser la chasse toute la semaine ?
Selon où on se situe dans le département de l'Aveyron, les dégâts causés par les sangliers peuvent être très importants. "Nous ce que l’on demande, c'est qu’il y ait des mesures prises spécifiquement dans ces endroits, comme le tir de nuit pour les chasseurs, de manière à faire baisser la population des sangliers", revendique Laurent Saint-Affre.
Il peut y avoir aussi, comme ils le font dans d’autres départements à certaines périodes, la chasse toute la semaine. En Aveyron l’ouverture de la chasse, c’est seulement le samedi, le dimanche, le lundi et le mercredi. Donc si il y a un sanglier le jeudi dans votre champ, vous êtes obligés d’attendre le samedi pour le sortir. Cela devient insupportable.
Les chasseurs reconnaissent le problème et essayent de s'adapter, mais aujourd’hui cela ne suffit plus. La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Aveyron annonce saisir les instances départementales de la chasse afin que leurs demandes avancent et que le barème d’indemnisation soit revu à la hausse.