Ce jeudi 9 mars 2023, les parents des deux enfants morts dans l'incendie de leur appartement à Onet-le-Château (Aveyron) en novembre 2022, se sont réunis avec un collectif de résidents. Ils ont adressé une plainte au procureur de la République et demandent l'ouverture d'une information judiciaire.
Ils s’appelaient Abdoul et Naël, avaient 6 et 9 ans et sont morts des suites d’un incendie dans leur appartement. Il y a plus de trois mois, le 26 novembre 2022, un appartement a pris feu au premier étage d’un immeuble de la rue des Fauvettes, à Onet-le-Château. Une enquête avait été immédiatement ouverte pour déterminer l’origine du départ du feu. "Une défaillance électrique était à l’étude", avait confié le procureur de la République à nos équipes. Depuis… plus rien.
Une plainte adressée au procureur de la République
Pourtant, l’émotion est encore grande dans le quartier des Costes-Rouges et il y a encore beaucoup de questions sans réponse. C’est pour cette raison que les parents ont adressé une plainte au procureur de la République du tribunal judiciaire de Rodez et demandent l’ouverture d’une information judiciaire.
"On n’a aucune information. Il va de soi qu’on est encore proche des faits et l’absence d’information peut aggraver la douleur des parents", nous explique Me Nakache, avocat de la famille. Il nous informe que l’ouverture de cette information judiciaire permettra notamment d’avoir un accès au dossier "qui permettra de dire à la famille : voilà où on en est". Mais aussi de déterminer le départ de l’incendie et surtout "d’essayer de comprendre comment un tel dysfonctionnement électrique ait pu perdurer sans que quiconque fasse quoi que ce soit pour y mettre un terme."
Défaillance du système électrique
Pas moins de 20 familles de résidents ont décidé de s’associer aux parents d’Abdoul et Naël pour dénoncer la mise en danger à laquelle ils sont exposés en permanence. "Au mois d’avril 2022 (soit quelques mois avant l’incendie mortel, ndlr), un incendie avait déjà ravagé un appartement. Il y a des incidents à répétition. J’ai hâte d’entendre les responsables de l’office HLM. Il y a beaucoup de questions que l’on a hâte de poser. Et l’information judiciaire permettra de le faire", explique l’avocat du barreau de Toulouse.
Au moment des faits, l’office HLM, qui gère les immeubles, assurait à nos micros que "les installations [étaient] aux normes. On n'imaginerait pas une seule seconde mettre à la disposition des locataires des logements qui ne sont pas aux normes".
En plus de l’information judiciaire, Me Nakache demande le dépaysement au profit d’une juridiction périphérique. "Au vu de la gravité de cette affaire, il est préférable qu’elle soit déportée dans une autre juridiction", confirme-t-il.