"C'est dur à dire, mais il faudrait éliminer des vautours" : sous la pression des agriculteurs, l'Aveyron autorise les tirs non létaux pour protéger le bétail

Un arrêté pris par la préfecture de l'Aveyron ce mercredi 13 novembre autorise les tirs à blanc pour éloigner les vautours fauves des troupeaux de bovins. Les rapaces sont accusés d’attaquer le bétail de nombreux éleveurs.

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La préfecture de l’Aveyron a pris une mesure choc ce mercredi 13 novembre. Les tirs de munitions non létales (balles à blanc) sont désormais autorisés pour effrayer les vautours fauves dans 102 communes du département afin de "répondre aux préoccupations croissantes des éleveurs", selon la préfecture. 

Cet arrêté fait suite à des attaques de vautours sur le bétail aveyronnais. Ces quatre dernières années, 170 interactions entre ces rapaces et des bovins ont été enregistrés sur les secteurs du Lévezou et de l’Aubrac. De quoi susciter l’inquiétude chez les éleveurs, qui réclamaient depuis des mois une gestion plus stricte de l’espèce. 

Mais, selon Samuel Maymard, secrétaire général du syndicat agricole FDSEA Aveyron, les tirs d'effarouchement ne peuvent pas être une solution pérenne : "Cela va permettre de mieux gérer nos troupeaux mais cela ne va rien changer au nombre de vautours. Il n’y a pas de régulation."

Un vautour avait attaqué une octogénaire 

Les syndicats agricoles étaient vent debout depuis l’attaque d'un vautour sur une habitante de Verrières (Aveyron) fin septembre. À 86 ans, Liliane a vécu une scène d'horreur en se faisant prendre à partie directement dans son jardin par un rapace. Elle avait été blessée au niveau des mains, des bras et de la cheville. 

Face à la prolifération de l'espèce dans le département, Samuel Maymard souhaite lui utiliser la manière forte : "C'est dur à dire, mais il faudrait éliminer des vautours".

À lire : TEMOIGNAGE. "Quelque chose m'a attaquée, m'a agrippée et là j'ai eu la peur de ma vie, c'était un vautour" raconte Liliane 86 ans encore choquée

Une mesure contestée 

Plusieurs associations de défense des animaux dénoncent l'arrêté pris par la préfecture de l'Aveyron. Du côté de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), les tirs d'effarouchement sont jugés injustifiés et inefficaces : "Soit les vautours sont immédiatement en interaction avec le bétail donc il est trop tard pour le tir, soit les vautours ne sont simplement pas là car il n'y a rien d'intéressant pour eux", estime Cédric Marteau, directeur général de la LPO.

En octobre dernier, l'association de protection des oiseaux avait appelé à la mobilisation contre ce projet, craignant "des conséquences irréversibles pour la conservation des vautours fauves en France liées notamment aux potentiels effets néfastes sur la perception de ce grand rapace par les citoyens."

Une consultation publique de la préfecture avait recueilli 95% d'avis défavorables à la mise en place de cette mesure.

Une espèce protégée

L'espèce "vautour fauve" est une espèce protégée. Les actions d'effarouchement seront ainsi strictement encadrées et toute intervention devra être autorisée par la préfecture.

Seules les personnes détentrices du permis de chasse et ayant suivi une formation spécifique délivrée par l’office français de la biodiversité (OFB) et la direction départementale des territoires (DDT) seront habilitées à procéder à ces tirs d'effarouchement. 

Article écrit avec Eloïse Gerenton. 

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