Les gérants de campings de l'Aveyron sont en difficulté car ils peinent à recruter leur personnel pour l'été. Certains viennent tout juste de boucler leurs effectifs, d'autres cherchent encore des bras pour l'été. Pour eux, la situation devient préoccupante.
Plus les étés passent et plus les établissements estivaux éprouvent des difficultés à constituer leurs équipes pour l'été. C'est le cas dans les campings, notamment dans l'Aveyron où les professionnels du secteur sont particulièrement inquiets.
"On a trouvé la dernière personne la semaine dernière"
Exemple à Genêts à Canet-de-Salars (Aveyron), où les propriétaires d'un camping viennent tout juste de boucler leur recrutement : 25 saisonniers pour s'occuper des 800 vacanciers attendus. "D'habitude, on arrive à avoir l'équipe au complet en février-mars. Là, on a trouvé la dernière personne la semaine dernière. Cela a été très compliqué" explique Monique Albat, co-propriétaire de la structure.
"On n'est pas habitué à ça, en général. C'est stressant car on aime bien avoir les saisonniers avant pour pouvoir les former" ajoute-t-elle. La gérante va devoir accélérer cette formation de son équipe rajeunie. "On a dû prendre beaucoup de mineurs. Et cela a des contraintes, comme les deux jours de repos consécutifs obligatoires" pointe-t-elle.
"C'est le néant, une catastrophe" pour une association
Cette tendance n'est pas nouvelle et semble se confirmer. Laure Dalbin est gestionnaire d'un camping, et présidente de la fédération aveyronnaise de l'hôtellerie de plein air. Son constat est alarmant : "c'est une grosse pénurie, à tous les postes. Au niveau de la restauration, c'est le néant, il n'y a pas un CV à l'horizon. C'est une véritable catastrophe" se désole-t-elle. "Pourtant on ne s'y est pas pris au dernier moment."
Selon la présidente de l'association, "les jeunes ont décidé de tous partir au mois d'août et ne veulent travailler qu'en juillet". Mais elle peine à identifier précisément les raisons de ce manque de main-d'œuvre généralisé. "Je me pose encore la question aujourd'hui. Il y a plus d'offres que de demandes, mais est-ce-que les jeunes privilégient les campings en bord de mer, ou dans des grosses stations balnéaires ? Je ne sais pas."
Cette situation serait identique dans les autres campings de l'Aveyron, ainsi que dans les hôtels et restaurants. À tel point que des établissements réfléchissent à limiter le nombre de couverts par service pour amortir le choc.