Cinq pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle se sont trouvés à Conques, à l'annonce du nouveau confinement. Stoppés dans leur périple, ils ont été accueillis par les frères de l'abbatiale qu'ils aident dans leur quotidien, en attendant de pouvoir reprendre le chemin.
C'est une histoire comme en provoquent souvent les chemins de Compostelle. Une histoire de projet contrarié qui donne de belles rencontres.
Cinq pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle se trouvaient dans les environs de Conques, en Aveyron, lorsque la nouvelle d'un nouveau confinement les a rattrapés. Pour ne pas braver les interdictions et restrictions en tout genre, ils ont donc fait étape dans l'un des plus beaux villages de l'Aveyron. Et trouvé le gîte auprès des frères de l'abbatiale.
"On commençait à nous regarder bizarrement dans les villages", raconte l'une d'eux, "alors on s'est dit qu'on allait faire du bénévolat. On en a parlé avec frère Cyril et on a fait le projet de s'occuper des jardins. Il y en a qui ont continué mais nous, on ne le sentait pas".
Et l'étape est devenue un autre moment : sédentaire certes mais avec de l'échange. Hébergés, les pèlerins donnent de leur temps pour remettre à neuf le jardin des pèlerins. L'un d'eux, pianiste, s'est même vu confier la tâche de veiller sur l'orgue de l'abbatiale, en l'absence du frère qui s'en occupe habituellement. "C'est la providence", explique-t-il. "Je m'étais dit que rien ne m'empêcherait d'aller à Saint-Jacques mais faire une étape plus longue à Conques, c'était complètement possible"
Je suis en train de réaliser à quel point c'est une chance, à quel point ça m'apaise.
Et les frères de l'abbatiale, qu'en pensent-ils ? L'accueil est ici une habitude. "C'est une maison dont l'identité est d'accueillir des gens du monde entier", explique frère Cyril. "D'ordinaire, on a un petit hiver reposant mais depuis fin septembre,on a eu très peu de personnes donc les avoir en ce moment, qui en plus embellissent le jardin des pèlerins, c'est une grande chance pour nous".
Heureusement qu'ils sont là, ça met un peu de vie. La vie n'a pas la même saveur, actuellement, dans cette maison. L'une des difficultés de cette situation, c'est qu'on ne peut pas se rencontrer.
Les cinq pèlerins repartiront dès que ce confinement sera levé. Et sans doute n'oublieront-ils jamais ce mois d'avril 2021 et leur étape à Conques...