Coronavirus : convivialité reportée dans les champs, une première en agriculture

Situation inédite dans les champs : Les travaux continuent pendant la crise, mais les mesures spéciales prises pour éviter la contamination se font au détriment de la convivialité. La chaleur humaine et l'entraide sont pourtant des notions indissociables du monde paysan.

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C’est une phrase dans un communiqué de la FDSEA de l’Aveyron qui a attiré notre attention : « la profession change les habitudes et renonce à toute la convivialité habituelle pour assurer la sécurité ».
Pour qui a partagé quelques moments festifs, et d’autres de franche rigolade après de longues journées de travail dans les champs, la formule est frappante. C’est un véritable état d’esprit qui est bouleversé.


Une grande frustration

Alors fini les déjeuners et les repas du soir après une bonne journée de travail ? les accolades et le plaisir de partager un moment où chacun se sent utile à son voisin ?
« C’est une grande frustration » nous confie Romain Déléris, le président des Jeunes Agriculteurs du département,

les travaux qui arrivent rythment l’année et se font toujours dans une bonne ambiance, en équipe, mais tout le monde a bien conscience de l’importance des mesures de protection.

Dans les champs, les travaux n’attendent pas. En ce moment, c’est l’ensilage qui démarre. En Aveyron, le ramassage de l’herbe va s’intensifier jusqu’au 20 mai. Et les agriculteurs s’entendent entre eux pour se donner un coup de main.


Des régles de sécurité très strictes

L’enjeu est de taille : « Dans une journée selon les exploitations, entre 50 et 90% du fourrage pour l’hiver sont ramassés » explique Laurent Saint-Affre.
Dans les champs, ils sont entre 6 à 10 agriculteurs, à s’entraider pour que la récolte se fasse. « Une journée chez l’un, chez l’autre ».
Et pour pouvoir continuer, Laurent Saint-Affre insiste : « on a la chance de pouvoir nous déplacer dans nos champs, notre secteur économique continue à vivre, il ne faut pas que la chaine de production soit impactée ».

Des règles de sécurité très strictes ont donc été envoyées aux exploitants. Elles sont à appliquer avant, pendant et après les travaux dans les champs.

Par exemple : « Il n’y aura pas d’échanges de matériel, comme cela peut se faire en temps normal » détaille Romain Déléris « et l’organisation des chantiers se fera à distance par téléphone ».


Des travaux agricoles moins chaleureux

Fini « la déconnade » ? Pour reprendre une expression de Laurent Saint-Affre. Il faut pour un temps remiser le côté bon enfant, les repas ensemble pour partager la satisfaction du travail bien fait. La sécurité durant le confinement prime et désormais après le ramassage, « on rentre chez soi, ou bien on pique-nique mais en gardant de bonnes distances de sécurité ».  

Les chantiers 2020 auront donc une allure moins chaleureuse, pourtant la notion de convivialité reste essentielle en agriculture : « les gens auront besoin de se retrouver, de partager, il y a des agriculteurs qui passent des semaines sans voir personne, ils sont esseulés dans leur ferme et ne sortent pas de l’année. Mais ils participent aux travaux d’ensilage ».


Un message fort, dans un contexte particulier

En communiquant sur des mesures drastiques de sécurité, le syndicat a voulu envoyer un message fort :

il y a un mois, avant le confinement on aurait rigolé en évoquant l’idée de se priver de convivialité, aujourd’hui c’est une nécessité, nous sommes dans une zone où il y a peu de cas, de malades ou de décès, il faut que cela continue .

La profession sait s’adapter, à la saison, à la météo, aux aléas climatiques et économiques, et aux catastrophes. « Elle doit montrer aujourd’hui qu’elle contribue : prudence, adaptation et règles drastiques pour empêcher la propagation du virus et c’est de façon responsable que ces travaux nécessaires se feront ».

Parmi les travaux à venir : l’ensilage, les semis de maïs et bientôt la sortie du bétail des étables. La sécurité va s’appliquer au détriment de la convivialité tant que cela sera nécessaire.  
 
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