C'est une grosse déception pour ses organisateurs : contraints et forcés, ils ont dû annuler la manifestation qui double chaque année le nombre de visiteurs à Espalion, aux portes de l'Aubrac, dans le nord Aveyron. Les mesures sanitaires anti-covid sont trop contraignantes.
Cinq cent douze équipes venues du monde entier étaient attendues début août à Espalion, pour ce qui demeure la plus grande compétition de pétanque d'Occitanie hors championnats. Mais le village n'a pas les moyens de mettre en place les mesures sanitaires drastiques imposées. Il ne possède ni les barrières nécessaires pour clôturer les deux sites de compétition, sur les berges du Lot, ni les moyens de contrôler les 5.000 visiteurs qui viennent habituellement.
"Il nous aurait fallu une dizaine de vigiles supplémentaires rien que pour les aires de jeux, plus des agents municipaux pour contrôler les pass sanitaires dans les restaurants. Or, nous n'avons que trois policiers municipaux", se désole le maire d'Espalion, Eric Picard (SE).
Le président de l'International d'Espalion, Robert Costes, ne cache pas ses larmes. Sa déception est immense, et celle des bénévoles et partenaires qui devaient participer à cette dixième édition l'est tout autant. Il va devoir maintenant prévenir les sept nations invitées officiellement et tous les pétanqueurs inscrits.
Financièrement, le surcoût dû à la location de plusieurs kilomètres de barrières s'élèverait à 25.000 euros. C'est trop lourd pour un village comme le nôtre, d'autant plus qu'il faut y ajouter les vigiles pour le contrôle des pass sanitaires.
L'International de pétanque d'Espalion draîne chaque année près de cinq mille personnes : pétanqueurs, familles, amateurs et touristes. Son annulation, à quinze jours des premiers tournois, pénalise également l'activité touristique bien au-delà du périmètre espalionnais puisque la plupart des boulistes étaient hébergés à Rodez, à 30 kilomètres de là.
Le président de la communauté de communes Comtal, Lot et Truyère, Nicolas Bessières, en charge du tourisme, chiffre le manque à gagner à deux millions d'euros.
C'est toute une partie du rayonnement du territoire qui en prend en coup. Les boulistes venaient de Chine, des Etats-Unis, de Thaïlande, de toute l'Europe. Pour l'activité touristique, c'est un manque à gagner de deux millions d'euros sur quatre jours.