Des aides-soignantes tunisiennes en renfort : une initiative innovante face à la pénurie médico-sociale

Les tensions persistent dans le secteur médico-social, poussant les établissements de soin à explorer de nouvelles voies pour surmonter les problèmes de recrutement. En Aveyron, une expérimentation a été lancée, visant à faire venir des aide-soignantes tunisiennes pour renforcer les équipes.

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L'initiative en Aveyron est unique. Depuis l'été 2023, des aide-soignantes tunisiennes ont été recrutées pour combler le manque de main-d'œuvre au sein du secteur médico-social. 


"Vous voulez vous installer où ? Vous voulez rester là-bas ou ici avec les autres dames ?" Amira Alouane aide une vieille dame de l'EHPAD Saint-Dominique de Gramont (Aveyron) à s'installer aux côtés des autres pensionnaires. Amira fait partie des nouveaux visages arrivés dans cette structure de santé aveyronnaise. L'aide-soignante de 33 ans est Tunisienne. Après avoir été formée dans un centre de réanimation dans son pays, elle a signé son deuxième contrat à durée déterminée (CDD) dans cet Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD).

Amira a saisi ce qu'elle considère comme une opportunité qui ne pouvait pas se refuser. "C'est une nouvelle expérience, c'est un nouvel emploi, ce sont des choses auxquelles on n'est pas habitué. C'est un peu compliqué, mais ça va avec le temps, avec le grand effort de tous mes collègues qui sont là pour m'aider à bien m'adapter, à bien m'intégrer", explique-t-elle.

Une réponse aux besoins urgents

Cette expérimentation a été initiée pour pallier le manque critique de personnel dans un EHPAD situé en zone rurale, où les 96 résidents nécessitent une attention constante. Après un test initial de trois mois, la structure a décidé de prolonger le visa d'Amira jusqu'en décembre 2024, témoignant ainsi du succès de cette initiative novatrice.

Le directeur de l'EHPAD Saint-Dominique, François Carrié souligne l'urgence de la situation : "Aujourd'hui, il faut être clair, nous avons des postes permanents qui ne sont pas remplis. Nous faisons appel à de l'intérim en permanence. Le but du jeu, c'est d'un peu de stabiliser à nouveau les effectifs. Et pourquoi pas via ce genre de dispositif."

Une expérimentation fructueuse, mais des enjeux persistants

Sur huit participantes, deux ont signé un second contrat. Cependant, l'initiative ne résoudra pas à elle seule les problèmes structurels du secteur médico-social en France.

Pour Ali Mokadem, directeur de Coopemploi, agence d'intérim à l'origine du projet, ces embauches sont avant tout une réponse à l'urgence : "Ça fait partie des solutions, mais aujourd'hui, on a d'abord un problème en France, lié à la question de l'attractivité de ces métiers. Et c'est d'abord celui-là qu'il faudrait régler. Et aussi à travers le manque de ressources aujourd'hui, criant dans les établissements du secteur". En 2024, l'agence espère étendre le projet à la région et proposer une vingtaine de CDD à d'autres collectifs.  

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