À Saint-Affrique, des habitants ont créé un collectif pour tenter de sauvegarder le séquoia géant de la ville. L'arbre est menacé d'abattage dans le cadre d'un projet d'aménagement mené par la municipalité.
"Silence ! Nous sommes ici au tribunal des arbres". Un enfant déguisé en procureur et un tribunal imaginaire se tiennent pour sensibiliser les passants au devenir du séquoia géant de Saint-Affrique. Un arbre centenaire, enraciné en plein centre-ville et menacé d'abattage.
Les passants ne cachent pas leurs états d'âme : "C'est toujours dommage d'enlever un arbre comme ça du paysage", confie une jeune femme. Et son voisin de rajouter : "les arbres c'est vivant et en plus ça fait de l'ombre".
Demande d'expertise
Il y a quelques jours, la mairie a sollicité un élagueur pour procéder à son abattage. En réponse, un comité de soutien s'est donc planté au pied de ce géant. Un cas de conscience pour l'élagueur lui-même.
"On s'est posé des questions parce qu'on n’est pas des coupeurs de bois", affirme l'élagueur Rémi Josserand. "On taille des arbres et on est là aussi pour préserver le végétal quand il est sain. On a demandé si une expertise avait eu lieu pour valider la mauvaise santé de l'arbre, mais rien n'a été fait pour l'instant".
Compenser la perte environnementale
Ici, l'abattage de l'arbre s'inscrit avant tout dans un projet de réaménagement de la gare routière à proximité du collège. Les espaces verts auront leur place. C'est la promesse du maire.
"Nous cherchons un endroit pour replanter un alignement de séquoia afin d'avoir une compensation environnementale", explique Sébastien David, maire de Saint-Affrique. "Cet arbre est malheureusement mal placé et il faut l'étêter (synonyme de couper NDLR) pour qu'il ne tombe pas sur les enfants qui attendent le bus."
Fabricant d'ombre, absorbeur de CO2 et véritable élément du patrimoine local, le séquoia géant de Saint-Affrique est actuellement toujours debout. Mais pour combien de temps encore. Une pétition qui a déjà rassemblé plus de 1000 signatures a été mise en ligne.
Papier écrit en collaboration avec Mathilde de Flamesnil.