Le Rassemblement National met officiellement "en retrait" un conseiller régional du parti prochainement jugé pour harcèlement sexuel et moral

Le conseiller régional RN de l'Aveyron, Bruno Leleu est mis temporairement en retrait de son parti. L'annonce a été faite samedi 13 janvier à Rodez par Julien Sanchez, vice-président du Rassemblement national (RN). Une décision prise en attendant que l'élu de Decazeville soit définitivement jugé dans une affaire de harcèlement sexuel et moral.

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En ce samedi 13 janvier 2023, Bruno Leleu participe, à Figeac (Lot) de façon presque anonyme, avec une centaine de personnes, à une manifestation pour défendre les trains de nuits Intercités Paris-Rodez et Paris-Aurillac.

Un peu plus tard, le conseiller régional se rendait à une soixantaine de kilomètres de là, à Rodez (Aveyron), pour entendre qu'il restait à quai de son parti jusqu'à nouvel ordre.

Réunion pour les élections européennes

Julien Sanchez, vice-président du Rassemblement national (RN) et président du groupe politique à la Région Occitanie tenait en effet meeting dans la préfecture ruthénoise devant ses troupes pour les prochaines élections européennes. Au cours de cette réunion, les militants ont appris que Bruno Leleu était mis en retrait temporairement, selon La Dépêche du Midi. Une version que le principal intéressé nie. "C'est du grand n'importe quoi. On a dit que l'on m'avait mis en retrait, alors que je m'étais moi-même mis en retrait du RN au moment où ça m'est tombé dessus, jusqu'au jugement, le 31 janvier prochain, assure-t-il auprès de France 3 Occitanie. Politiquement, on veut me tuer. J'ai deux enfants, je dois préserver ma famille."

Sollicité à plusieurs reprises, Julien Sanchez n'a pas répondu au moment de la publication de cet article.


Bruno Lelu va être jugé pour des accusations de harcèlement sexuel et moral sur une ancienne salariée de l'entreprise Iso d‘Oc, dont M. Leleu est le dirigeant.

Présomption d'innocence

Julien Sanchez a rappelé "que la présomption d'innocence" doit être "autant respectée qu'elle ne l'est pour les personnes mises en cause dans d'autres partis car il y en a beaucoup !" rapporte le quotidien Centre Presse. Et le maire de Beaucaire (Gard) de rajouter : "les juges aveyronnais se prononceront et nous en tirerons les conséquences. Même si cela sera long car comme on le sait, dans ce genre d'affaires, il y a toujours un appel d'un côté ou de l'autre" se disant "étonné d'avoir appris ces accusations dans la presse, Bruno Leleu est connu comme quelqu'un de très sérieux dans ses fonctions politiques".


Ces accusations, l'élu de Decazeville les nie  en bloc. En novembre 2023, il estimait auprès de France 3 Occitanie que toute cette affaire se résumait à un règlement de compte lié à ses responsabilités en tant que patron d'Iso d'Oc. "J'ai eu un mouvement de grève chez moi en avril 2022, juste avant les législatives. Ce qui était bien placé et qui avait été fait de l'intérieur (...). Ils m'ont foutu un bordel pas possible. Résultat des courses, pas de Prud'hommes mais j'ai eu deux contrôles fiscaux, un personnel et un au niveau de l'entreprise (...). Cette dame voulait en plus qu'on lui modifie son contrat de travail, chose qui n'a pas été faite donc on a ça maintenant sur le cul".
Le conseiller régional disait "avoir le tribunal serein". Parlant de son ancienne salariée, il expliquait : "À mes yeux, ça veut récupérer un billet parce que ça ne l'a pas récupéré par le domaine de l'inspection du travail. Ça reste amer...".

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