"Celui qui me pourrit la vie c'est toi !" Un éleveur dépose un cochon mort sur le bureau du maire, ravivant les conflits

Après avoir retrouvé plusieurs de ses cochons laineux morts sur son terrain, Pierre-Guillaume Mercadal a déposé l'un d'entre eux sur le bureau du maire de Montjoi dans le Tarn-et-Garonne, le jeudi 11 janvier 2024. La scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.

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" Bonjour, c'est le facteur ! "  lance Pierre-Guillaume Mercadal, éleveur de cochons laineux à Monjoi dans le Tarn-et-Garonne avant de déposer une de ses bêtes mortes, sur le bureau du maire, en cet après-midi du jeudi 11 janvier 2024. L'animal de 90 kg s'écroule sur une chaise et par terre.

"Le but ce n'est pas de dégrader, ajoute l'éleveur. Mais comme vous m'accusez de tuer mes animaux sur internet, je vous ai amené ça pour que vous voyez, quand vous aimez un animal et qu'on s'en occupe tous les jours, à quoi ça ressemble, quand ils sont empoisonnés", poursuit Pierre-Guillaume Mercadal en s'adressant au premier magistrat de la commune. Christian Eurgal et sa secrétaire qui partage son bureau, restent calmes et ne disent pas un mot. Ils sont apeurés par cette irruption surréaliste. La scène est filmée par l'épouse de l'éleveur, Claire Bizien, alias Epona, une chanteuse connue des sphères néonazies, pour être diffusée sur les réseaux sociaux et notamment son compte instagram.

Déjà sous protection policière après les menaces de mort dont il fait l'objet depuis la diffusion d'une vidéo de l'influenceur d'extrême droite Papacito, qui doit être jugé en février prochain, Christian Eurgal fait à nouveau face à une nouvelle vague de menaces de mort depuis la diffusion de cette vidéo.  "Je viens de déposer plainte à nouveau, précise Christian Eurgal, joint par France 3 Occitanie, ce vendredi 12 janvier 2024. La gendarmerie de Valence d'Agen a ouvert une enquête. " Je suis inondé de messages de haine et de menaces de mort, repète l'édile qui ne cache pas que cette situation lui pèse moralement. La situation est grave, il faut qu'on trouve une solution". 

Perte d'au moins cinq cochons

Comme il l'affirme au cours d'une autre vidéo, Pierre Guillaume Mercadal aurait perdu au moins 5 cochons laineaux sur sa propriété.

Certains ont été tués par balle. Un autre aurait été empoisonné. Une perte sèche pour l'éleveur qui n'avait pas d'assurance dont il estime lui même le préjudice à 15 000 euros.

Ce qui a visiblement provoqué son irruption dans le bureau du maire, c'est le refus de la société d'équarrissage chargée de venir récupérer les cadavres des bêtes, mercredi, au motif que le chemin communal ne serait pas accessible avec son camion. 

Un chemin communal au coeur du conflit

C'est ce chemin qui oppose depuis des années Pierre-Guillaume Mercadale et son voisin. Lors de son installation en 2017, l'éleveur avait constaté que ce chemin communal qui mène à sa parcelle a été cédé à un voisin. Cet accès passe à proximité immédiate des bâtiments de la propriété de cet Anglais présent sur place une partie de l’année. Il avait dénoncé la manière dont cette cession s’était déroulée : sans enquête publique et pour une somme dérisoire selon lui de 3 500 euros et lancé plusieurs procédures pour contester des délibérations municipales.

Lire aussi : Incendies, menaces et révélations explosives : la guerre sans fin entre un éleveur et le maire d'une petite commune rurale

Au cours de son intervention filmée à la mairie, il demande d'ailleurs à Christian Eurgal de signer un recommandé et lui apporte également une lettre entérinant "un accord avec son voisin anglais, validé par un juge", annonce-t-il. "C'est non seulement légal, mais il en est très content l'Anglais et c'est son assurance qui paye."  Pierre Guillaume Mercadal, explique alors son geste sur un ton plus énervé : "l'équarrissage a refusé de desecendre. Il s'avère que le guignol en charge de l'hygiène et de la sécurité, c'est toi, lâche l'éleveur. T'es bien mignon, mais tu vas refaire le chemin pour qu'il puisse descendre mon grand lapin.( ....) donc je t'en ai amené un comme ça tu t'en occupes, tu fais ta part, pointe l'éleveur sur un ton plus familier et plus énervé. Et moi je m'occupe des miens, je vais couper du bois et les cramer car je n'ai pas d'autres choix", signale-t-il. 

" Le seul qui me pourrit la vie et m'empêche d'exister c'est toi ! "

Pierre-Guillaume Mercadal, éleveur de porcs laineux à Monjoi

Lire aussi : "Notre vidéo est une satire, de l'humour", l'agriculteur au coeur de la polémique de Montjoi dénonce la garde à vue de Papacito

L'éleveur, que nous n'avons pas réussi à joindre, quitte la pièce au bout de quelques minutes.

Il y a quelques mois, il apparaissait aux côté de son ami Papacito dans sa vidéo, qu'il avait qualifié en décembre dernier " d'une satire, de l'humour" après avoir été convoqué à la gendarmerie. 

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