Mort de Morgan Keane, héritage mortel en Aveyron, disparus de Mirepoix : ces affaires criminelles pour lesquelles justice sera rendue en 2023

Le chasseur qui a tué Morgan Keane dans le Lot sera-t-il condamné ? L'affaire du double meurtre de Castelnau-de-Mandailles sur fond d'héritage et celle des disparus de Mirepoix devraient être jugées aux Assises cette année. Le point sur les procès et décisions de justice attendus en 2023.

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Le 12 janvier, le chasseur qui a tué un jeune Lotois à Calvignac dans le Lot sera fixé sur son sort.  Le 2 décembre 2020, Morgan Keane, âgé de 25 ans, coupe du bois à quelques dizaines de mètres de chez lui. Un chasseur aveyronnais de 33 ans tire croyant voir un sanglier. Sa balle atteint Morgan Keane au thorax et le tue. L'auteur du coup de feu, Julien Féral, se présente spontanément à la gendarmerie, avant d'être mis en examen pour homicide involontaire.

Il comparaît devant le tribunal correctionnel de Cahors à la mi-novembre 2022 aux côtés de Laurent Lapergues, le directeur de la battue. C'est lui qui était responsable du groupe de chasseurs ce jour-là. Or Julien Féral avait, sans le savoir, en ligne de mire la propriété privée des Keane, sur lequel la chasse a toujours été proscrite. L'audience a démontré que le groupe de chasseurs se trouvait dans une zone cernée de terrains interdits à la chasse.

Permis de chasser, permis de tuer ?

Durant le procès, le directeur de la battue a nié toute responsabilité dans la désorganisation de la session de chasse.

L'accident avait suscité une vive émotion. Pour les proches de la victime, la chasse est la coupable. Ils ont créé un collectif "Un jour, un chasseur", dans l'objectif de "recueillir et relayer des témoignages de comportements abusifs liés à la chasse".

"Crime de chasse"

L'avocat du frère de Morgan Keane a réclamé "un moratoire de la chasse" destiné à rendre plus stricte la réglementation. Il souhaite la reconnaissance de la notion de "crime de chasse".

Le procureur a requis deux ans d’emprisonnement assortis d’un sursis de dix-huit mois pour le tireur, dix-huit mois de prison dont douze avec sursis pour le directeur et un retrait définitif du permis de chasse pour les deux hommes.

Héritage mortel

Le 6 février, un homme comparaîtra devant les Assises de l'Aveyron pour avoir sauvagement assassiné sa soeur et le mari de celle-ci dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 mars à Castelnau-de-Mandailles près d'Espalion. 

Henriette et Firmin Ayral, deux agriculteurs retraités de 72 et 80 ans étaient bien connus dans la région. Ils habitaient le hameau de Condamines où leurs corps ont été retrouvés. Le frère d'Henriette, Joël Ayral, 63 ans, leur a infligé de "multiples fractures crâniennes, coups multiples portés avec une grande violence" dans la nuit du 22 au 23 mars 2019 d'après le Parquet.

Le présumé coupable s'est dénoncé lui-même aux gendarmes. Il serait allé tailler des arbres pour se conformer à une décision de justice liée à "un problème de succession" concernant un terrain qu'ils se partageaient, lui et sa soeur, mais sur lequel portait un conflit d'accès. "Un conflit familial enkysté depuis des années" qui générait une guerre de clans avait expliqué à l'époque le procureur.

Guerre de clans

Joël Ayral aurait, d'après ses dires, été agressé par son beau-frère et sa soeur avant de se saisir de leurs armes, un canon de fusil de chasse et des cisailles, pour leur asséner des coups mortels à la tête. 

Son beau-frère, un homme de 56kg quasi infirme, a été retrouvé avec un œil crevé. Il a "agonisé en inhalant du sang". L'accusé Joël Ayral a été décrit comme une "personnalité paranoïaque", potentiellement dangereuse qui était en conflit avec de nombreuses personnes de son entourage. Mais l'accusé devrait plaider la légitime défense. Il affirme avoir été attaqué, de nuit, et s'être défendu. 

Des mois sans un signe de vie

Courant 2023, l'affaire des disparus de Mirepoix devrait aboutir à un procès impliquant plusieurs accusés. Quatre suspects, 3 hommes et une femme originaires de la région ont été placés en garde à vue 7 mois après la mystérieuse disparition de Christophe Orsaz et de sa fille Célia.

La trace du père et de sa fille s'efface le 30 novembre 2017 entre leur domicile de Mirepoix en Ariège et la gare de Pamiers où la jeune femme de 18 ans devait prendre un train pour Toulouse, la ville où elle étudiait.

Découvertes sordides

Ce jardinier paysagiste de 46 ans et sa fille ont été retrouvés dans la forêt de Picaussel près du lieu où avait été découverte leur voiture carbonisée. Le corps du père a été identifié dans la fosse septique d'une maison abandonnée. Il aurait manifestement succombé à des coups. Sa fille Célia aurait été abattue d'un coup de fusil de chasse.

Les corps ont été découverts suite au témoignage d'une des quatre personnes placées en garde à vue. Si dans un premier temps, les gendarmes avaient suivi la piste d'un accident de randonnée puis d'un drame familial, avec en toile de fond le caractère dépressif du père, ils ont fini par mettre au jour une sombre vengeance nourrie de dépit amoureux.

Une infirmière de 57 ans avec qui Christophe Orsaz aurait eu une relation tumultueuse est impliquée. Elle aurait prêté 10.000 euros à la victime et aurait tenté de nuire à sa réputation sur le plan professionnel peu de temps avant sa disparition.

Médiator et vol Rio-Paris : épilogue ?

Des procès en appel, dont certaines victimes habitaient l'Occitanie, devraient faire date : celui du scandale sanitaire du Mediator et celui d'Airbus et Air France dans le dossier du crash du Rio-Paris. Deux ans après leur condamnation à 2,718 millions d'euros d'amende pour "tromperie aggravée" dans le scandale lié à leur médicament, les laboratoires Servier sont rejugés à Paris du 9 janvier au 28 juin.

Quatorze ans après le crash du Rio-Paris, dans lequel 228 personnes ont trouvé la mort, le tribunal correctionnel rend son jugement le 17 avril à l'égard d'Airbus et d'Air France, poursuivis pour homicides involontaires. Le Parquet a requis la relaxe.

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