Plus de 3 000 personnes se sont mobilisées ce dimanche 21 mars 2021 pour le maintien de l'emploi à la SAM, à Viviez, près de Decazeville. L'entreprise de métallurgie a été placée en redressement judiciaire en 2020 et l'offre de reprise actuelle prévoit toujours plus de 200 licenciements.
Ils sont encore une fois venus en nombre. Plus de 3 000. Pour la troisième fois en moins de deux mois, travailleurs, élus, habitants de Viviez et des alentours sont venus apporter leur soutien aux salariés de la SAM, cette entreprise de métallurgie du bassin, en redressement judiciaire depuis 2020 et dont l'unique repreneur envisage toujours la suppression de plus de 200 emplois.
"La situation est loin d'être réglée", explique Ghislaine Gistau, déléguée syndicale CGT SAM. "Même s'il y a eu des avancées positives, pour le moment, il n'y a toujours rien de concret et toujours 214 potentiels licenciements qui peuvent être effectués".
"Il va y avoir de nouveau un échange avec le potentiel repreneur", poursuit-elle, "puisque les actions menées depuis le 4 février ont permis d'obtenir un accord de principe de la part de Renault de dix millions d'euros. Pour autant, encore faut-il que le potentiel repreneur veuille l'intégrer dans son offre de reprise".
Ce repreneur potentiel est le groupe espagnol CIE Automotive dont le plan de reprise de la SAM prévoit la suppression de 214 emplois sur 357. Ce que n'acceptent pas les salariés, qui ont débuté un mouvement de grève début mars. Les organisations syndicales demandent entre autres à Renault de rapatrier la fabrication de pièces détachées délocalisées en Roumanie.
"Ceux qui ont les clés de cette offre", explique Sébastien Lallier, délégué syndical CGT SAM, "c'est Renault parce que ce sont eux qui donnent le chiffre d'affaires.C'est notre seul client, à 100%".
Dans la foule, beaucoup d'habitants du secteur se sentent concernés par cette menace de licenciements. Ainsi ce chef d'entreprise reconnaît : "Je tiens une affaire sur le bassin houiller et je suis de tout coeur avec les gens qui travaillent à la SAM pour sauver l'emploi sur le bassin. J'ai ouvert il y a cinq ans maintenant et on sent que c'est de plus en plus difficile actuellement. Si en plus, on prend ça, ça va être très très difficile".
Une nouvelle rencontre avec le repreneur est prévue mardi 23 mars. Le tribunal de commerce de Toulouse a prolongé la période d'observation jusqu'au 10 juin prochain.