Jocelyn Calac est photographe de rue. Ce Ruthénois a parcouru sa ville natale quotidiennement pendant une heure et durant 58 jours pour témoigner de la période particuliére du confinement. Un travail documentaire, un témoignage sensible qui dévoile Rodez dans un silence historique.
"C’était comme une mission ". A la veille du confinement, lors du premier tour des élections municipales, Jocelyn Calac commence à photographier Rodez, sa ville natale. Il sent que les choses vont changer et ce dimanche sera le jour 1 de son travail. Un carnet de bord qu’il tiendra 58 jours. C’était, pour lui, "la bonne journée pour commencer".58 jours après, 700 photos relatent son parcours dans Rodez. La vie s’est figée dans la préfecture de l’Aveyron et Jocelyn s’en fait le témoin avec son appareil photo.
Tous les jours je sortais une heure marcher en ville, au feeling. Je choisissais des moments différents pour avoir des lumières et des ombres différentes, plus ou moins de monde, diriger mon regard différemment.
Jocelyn Calac est photographe de rue, et pour lui sa mission "est de rester le témoin de son époque et transmettre aux générations futures". Cela fait 2 ans qu’il a embrassé la profession "cet art m'est apparu comme une évidence à l'aube de mes 37 ans". Depuis il le pratique quotidiennement dans les rues de sa ville. Ses photos lui ont déjà valu d’être primées dès le premier concours (Photofolies 2018) auquel il participe.
Lors d’un précédent travail, il avait photographié la transformation et les travaux d’une des rues emblématiques de Rodez, la rue Béteille, une longue artère qui monte des faubourgs vers le centre- ville pour déboucher sur la cathédrale. Il en a fait un livre "Rue Béteille, passage de témoins".
Pour le confinement, il a adopté une démarche proche du reportage photo.
J’ai vécu ce moment, Je voulais laisser cette trace.
Le photographe s’est attaché au silence, aux silhouettes des gens dans les rues. Il restera comme beaucoup marqué par les oiseaux "un symbole de ce confinement, ils ont pris possession de l’espace, non seulement on les entendait, mais ils exprimaient la liberté qui nous manquait, car eux ils volent ".
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Et pour finir son reflet, unique dans les vitrines des commerces fermés de la ville. "Sans oublier le silence". Cette quiétude qui reste le souvenir le plus frappant des citadins.
Son témoignage, son ressenti de la situation, sont à voir sur son site internet et il espère, bientôt, dans un livre, avant une exposition. Mais "il faut attendre" : pour lui le 11 mai 2020 fera date, "alors pourquoi pas dans un an ?".
D’ici là, Jocelyn Calac va continuer à arpenter la ville. "Maintenant je photographie le dé-confinement et surtout les gens masqués". Mais il a aussi beaucoup de travail pour trier les 700 photos qu’il a produit pendant 2 mois et ne retenir que les meilleures. Une nouvelle période d’enfermement, volontaire cette fois-ci, va commencer pour lui.