La mairie de Millau porte plainte pour qu'une enquête soit menée sur la pollution des eaux du Tarn qui dure depuis plusieurs semaines. La baignade y est ponctuellement interdite.
Alors que la baignade est interdite depuis plusieurs semaines de façon ponctuelle autour de Millau, la mairie a fait le choix de porter plainte pour connaître la ou les sources de ces diverses pollutions. Son objectif : protéger l'environnement et la santé de la population.
Durant les dernières semaines en effet, les analyses ont révélé des problèmes liés à une mauvaise épuration ou à des algues indésirables.
Lundi 16 août 2021, un arrêté a interdit la baignade en aval de la station d’épuration de Millau, située à Creissels. Elle était tombée en panne la veille, un tableau électrique ayant pris feu, et des eaux usées s'étaient déversées dans la rivière.
Depuis le 23 août, un autre arrêté municipal a été pris, qui interdit l'accès à l'eau du côté des plages de Gourg de Bades et de la Maladrerie. La baignade tout comme les sports nautiques ne sont pas autorisés.
Drapeau rouge/drapeau bleu
"On sait qu'il y a une cyanobactérie qui est par-là donc c'est un problème d'algues mais c'est vrai que cet été, en plus du temps qui n'était pas top, on a ce problème là de fermeture de la baignade tous les deux ou trois jours", explique Willy Zafra, maître nageur à Millau. Ainsi le drapeau passe du rouge au bleu très régulièrement car les eaux sont contrôlées ici six jours sur sept.
C'est un préjudice pour les vacanciers mais aussi pour les Millavois, déplore ce professionnel qui résume la situation. "Aujourd'hui on peut se baigner dans ma zone de baignade qui est surveillée (...). Et demain ? Demain, on espère...".
Enquête de l'Agence de l'eau à venir
La mairie veut en avoir le coeur net et savoir d'où proviennent ces pollutions récurrentes car, hormis pour celle qui a été liée à la fuite à la station d'épuration, les causes pour les autres sont loin d'être élucidées. "Ça peut être différentes sources de pollution qui mènent à ces analyses, indique la maire (PS) de Millau, Emmanuelle Gazel. Le champ des possibles est assez large. C'est pour ça que ça nous a paru important d'acter ce problème et de saisir l'Agence de l'eau pour trouver des réponses".
"On s'est tous rendu compte à quel point c'était un bien précieux, ça on le savait, mais un bien fragile aussi, poursuit la maire. La rivière du point de vue du tourisme, c'est un atout essentiel de notre territoire. Donc chacun d'entre nous doit prendre conscience de la fragilité de cet écosystème et tout mettre en place pour le préserver".
Préservation de la rivière
"On a aussi parlé des petits barrages qui sont faits en particulier sur la Dourbie, qui créent des micro-organismes et qui, eux aussi, créent des pollutions. Le message à passer, c'est celui de la préservation et de l'utilisation raisonnée de la rivière. Sinon on risque d'en être privé complètement et durablement".
Cette plainte est inédite pour la ville de Millau.
