L'association L 214 publie la vidéo d'un échange entre deux militants vegan et un éleveur avicole de Mayran en Aveyron. Ils dénoncent la découverte de poussins vivants dans un bac d'équarrissage. Aujourd'hui le producteur se défend.
C'est un échange, enregistré par 2 militants vegan, William Burkhardt et Léa Dubost, au printemps dernier, lors d'une de leur visite dans un élevage avicole, en Aveyron. Publié sur la page Facebook de l'association L214, la vidéo dénonce la découverte de poussins vivants dans un bac d'équarrissage. Elle a déjà été vue 169000 fois.
Les activistes, qui veulent la fin des élevages industriels, nous ont confié avoir voulu filmer l'intérieur des hangars de production. Joint par téléphone, William Burkhardt nous a expliqué avoir ouvert les poubelles, après s'être vu refusé l'accès dans les bâtiments, pour filmer les cadavres d'animaux, "diffuser les images".
C'est dans le bac destiné à l'équarrissage qu'ils découvrent des poussins vivants. Ils les récupèrent et retournent dans les bureaux de l'éleveur pour lui poser des questions. Commence alors la discussion, filmée, dans laquelle l'éleveur se justifie : "parfois on jette les coquilles et ils (les poussins) finissent par sortir". Dans la version filmée par les 2 activistes, il déclare également que la façon de faire pour éviter qu'ils souffrent, c'est de les gazer.
La version de l'histoire filmée par William Burkhardt, est aujourd'hui contestée par l'éleveur, Gaël Castes, gérant de l'entreprise familiale.
Il confie à l'une de nos équipes qui s'est rendu sur place, à Mayran, que les 2 militants vegan auraient casser des oeufs dans lesquels des poussins, non viables et trop faibles pour sortir de leurs coquilles, seraient de toute façon morts.
"Ils ont voulu mettre en scène le fait que nous jetions des poussins vivants dans le bac, ce qui est totalement faux, jamais on a fait çà et jamais nous ne le ferions".
L'éleveur ne veut pas être assimilé à un industriel qui élimine systématiquement les poussins mâles. C'est un accouveur, il ne fait, dit-il, que faire naître les poussins mâles et femelles.
Deux versions et deux visions qui se confrontent. Le jour de la vidéo, le ton est tout de même monté. Le portable du jeune activiste a même été cassé au cours de l'altercation avec l'éleveur. Les gendarmes sont intervenus.
Depuis, Gaël Castes a posé un cadenas sur le bac d'équarrissage.
Le reportage de Jaël Galichet et Luc Tazelmati