Un conseiller régional du Rassemblement National a décidé de porter plainte pour diffamation après avoir été accusé d'injures raciales. Bruno Leleu dénonce une cabale orchestrée en interne. Il quitte le Rassemblement National.
Dans son édition du 30 avril, le Canard enchaîné revient sur les déboires judiciaires d'un élu du Rassemblement National de l'Aveyron. Bruno Leleu doit être jugé en septembre 2024 pour harcèlement sexuel et moral sur une ancienne employée. Mais le journal satirique évoque aujourd'hui de nouveaux faits : des injures raciales à l'encontre d'un autre employé.
➡️On apprend par le @canardenchaine sur l’élu du FN @BrunoTeh qui passe au tribunal en septembre des révélations stupéfiantes ! 😳
— Lycrem 3.0 🇫🇷🇪🇺 (@Lycrem3) April 29, 2024
Du racisme et des humiliations crasses envers des anciens salariés.🤢🤮
Le vrai visage de l’extrême droite ! ⤵️ pic.twitter.com/3iO4v1F6Xn
Des faits qui auraient fait l'objet d'une plainte classée sans suite pour prescription de l'action publique. Bruno Leleu, ce mardi 30 avril 2024, a décidé de porter plainte pour diffamation. L'élu accuse à son tour : "ce déchaînement de choses, ça vient sûrement de chez nous." Il annonce quitter le Rassemblement National.
"Trop, c'est trop"
"J'aurais pu faire le dos rond, attendre septembre d'être blanchi parce que je suis très confiant par rapport au tribunal, nous explique Bruno Leleu, joint par téléphone ce mardi 30 avril 2024. Le conseiller régional RN, qui doit être jugé pour harcèlement sexuel et moral, réfute totalement ses nouvelles accusations d'injures raciales.
"Trop, c'est trop", nous dit-il. "J'ai eu des salariés de différentes confessions et de différentes couleurs. Il n'y a jamais eu de problème. Bien au contraire, on a toujours essayé de travailler en parfaite harmonie", poursuit Bruno Leleu.
Je veux bien qu'on me taxe de tout, réellement, sauf de ces propos-là qui n'ont jamais été sortis.
Bruno Leleu, conseiller régional d'Occitanie, quitte le RN
Concernant ses relations avec cet ancien salarié, Bruno Leleu affirme que celui-ci est venu manger chez lui. "C'était mon bras droit dans ma société. Ensuite c'est parti en sucette pour différentes raisons. Mais il n'y a jamais eu de propos comme ceux que le Canard enchaîné me prête", affirme encore l'élu.
Victime de son propre camp ?
"On voulait m'éteindre, je prenais trop la lumière." Après avoir laissé la tête de la délégation départementale du Rassemblement National de l'Aveyron pour des raisons de santé, Bruno Leleu affirme quitter complètement le parti. Le conseiller régional en est convaincu : il est victime d'une cabale orchestrée en interne.
Je crois savoir qui est derrière cette véritable cabale que je subis sur les réseaux sociaux depuis hier
— Bruno LELEU Ⓜ️arine2027 (@BrunoTeh) April 30, 2024
Je m’en expliquerais à la presse cette après midi .@Lycrem3 @canardenchaine @libe @ladepeche12
Affiches de Bardella collées sur la vitrine de son magasin, courriers anonymes "abjects" envoyés à des proches. Bruno Leleu a déposé plusieurs plaintes, et surtout dit-il, alerté les cadres du RN, Louis Aliot et le député européen Jean-Paul Garraud. Des courriers restés sans réponse.
"Moi, je suis arrivé au RN, dans l'Aveyron, ça ne faisait même pas 5 %. Si des gens qui y ont laissé du temps, de l'énergie, pris des coups et qu'on n'est même pas capables, derrière, de les défendre, de les écouter, je ne vois pas l'intérêt", nous déclare le conseiller régional RN.
Que les attaques politiques soient faites à la rigueur, ce n'est pas très grave. Dès que ça commence à toucher au professionnel et à la famille, là, ce n'est plus bon. C'est ce qui me fait aujourd'hui partir du Rassemblement National.
Bruno Leleu, conseiller régional d'Occitanie, quitte le RN
Bruno Leleu assure avoir voulu partir après les élections européennes, histoire de ne pas perturber la campagne. Mais la dernière publication du Canard enchaîné est le coup bas de trop. "Partir du mouvement, va me laisser une certaine liberté de parole", promet-il encore. Bruno Leleu continuera de siéger au conseil régional d'Occitanie, mais en dehors du groupe RN. En cas de condamnation lors de son procès prévu en septembre 2024, il assure qu'il démissionnera.