Rodez : Bruno Le Maire veut "un comportement exemplaire" de Renault vis-à-vis des salariés de la SAM, après son refus de soutenir l'offre de reprise

"Une décision irresponsable et destructrice", selon la présidente d'Occitanie. Renault a refusé mardi 23 novembre de soutenir l'unique offre de reprise de la fonderie aveyronnaise SAM. Le gouvernement appelle le constructeur à trouver des solutions pour les salariés.

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Le destin de la SAM semble désormais scellé. "Il n'y a pas d'offre crédible pour la reprise de SAM, disons les choses de manière honnête et transparente", estime Bruno Le Maire, mercredi 24 novembre 2021, sur franceinfo

La veille, mardi 23 novembre, Renault a annoncé qu'il ne soutiendrait pas l'unique offre de reprise de la fonderie de Viviez, dans l'Aveyron, déposée par son ancien patron Patrick Bellity. Le groupe automobile était le dernier client de l'usine, qui emploie 350 personnes. 

"Cela fait des mois que nous travaillons [...] pour trouver une solution", continue le ministre de l'Économie. "On s'est battu comme pour chaque site industriel. S'il y avait aujourd'hui une offre de reprise qui soit vraiment solide, prometteuse, qui ne pose pas de difficultés, nous l'aurions imposé d'une manière ou d'une autre". Avant d'ajouter, catégorique : "Ce n'est pas le cas ici".

Le projet de reprise était pourtant soutenu par l'Etat et la région Occitanie, qui s'étaient engagés à accorder des prêts et des subventions si Renault acceptait l'offre de Patrick Bellity et de son entreprise Alty-Sifa. 

"On peut mesurer le cynisme des donneurs d'ordre"

"C'est le pot de fer contre le pot de terre". Patrick Bellity, joint par France Bleu Occitanie le soir de la décision de Renault, est amer. "Tout ça va être délocalisé en Espagne et en Roumanie. Le chiffre est parti hors de France. Ce soir, l'État prend un camouflet de la part de Renault, qu'il a aidé pour 5 millions d'euros".

Là, on peut mesurer le cynisme des donneurs d'ordre. Le pouvoir veut pourtant relocaliser, et on en a envie d'y croire.

Patrick Bellity, patron d'Alty-Sifa

à France Bleu Occitanie

"Nous redoutions ce scénario", déclare de son côté Carole Delga, mardi 23 novembre. Dans un communiqué de presse, la présidente de la région Occitanie regrette la décision "irresponsable et destructrice" de Renault.

Assurant son "engagement sans faille" auprès des salariés de la SAM, elle ajoute qu'elle se rendra sur le site le 29 novembre, "pour rencontrer les représentants syndicaux, les salariés et leurs familles ainsi que les élus locaux."

Une exemplarité attendue de la part de Renault

Maintenant que la décision est prise, "ce que j'attends de Renault, c'est un comportement exemplaire vis-à-vis des salariés", martèle Bruno Le Maire, toujours à franceinfo, "parce que pour le bassin d'emplois de Decazeville, c'est dur, pour les salariés de la SAM, c'est extrêmement dur".

Dans "comportement exemplaire", le ministre de l'Économie entend "des reclassements, de l'accompagnement, de la formation". 

Cela veut dire que Renault, qui a des dizaines d'autres sites de production, doit accompagner chaque salarié pour qu'il retrouve un emploi et une porte de sortie qui soit digne.

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie

à franceinfo

Déjà, dans son communiqué, Renault a assuré qu'il "poursuivra le dialogue avec les salariés de SAM afin de leur proposer des solutions alternatives d'emploi au sein du Renault Group". 

Le tribunal de commerce de Toulouse devrait se prononcer vendredi 26 novembre sur l'avenir de la fonderie aveyronnaise, qui devrait être placée en liquidation judiciaire. 

 

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