L'entreprise automobile refuse de soutenir la reprise de la fonderie SAM, a-t-elle annoncé mardi 23 dans un communiqué. L'entreprise aveyronnaise risque la liquidation judiciaire.
Les mobilisations ont été vaines. La nouvelle est tombée dans la soirée du mardi 23 novembre, brusquement, par la voie d'un communiqué de presse : Renault refuse de soutenir le projet de reprise de la fonderie aveyronnaise SAM, son sous-traitant automobile, par l'un de ses ex-patrons.
Selon le groupe automobile, l'offre de reprise "ne présente pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires pour l’entreprise et ses salariés".
"De forts doutes" sur la "solidité financière" de l'offre de reprise
Renault ajoute dans son communiqué qu'il "existe de forts doutes sur la solidité financière, malgré les supports financiers externes envisagés et les réelles capacités d’investissement et de redressement de Jinjiang SAM par Alty-Sifa", la société de Patrick Bellity, qui a déposé cette offre.
Renault assure qu'elle "regrette cette situation, mesure les conséquences de sa décision et poursuivra le dialogue avec les salariés de SAM afin de leur proposer des solutions alternatives d'emploi au sein du Renault Group".
L'entreprise automobile était le dernier client de la SAM. Les 350 employés de la fonderie aveyronnaise ont d'ailleurs appris la nouvelle dans la presse.
Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la SAM avait été placée en redressement judiciaire en décembre 2019, puis en liquidation judiciaire avec prolongation d'activité en septembre dernier jusqu'au 10 décembre.
Renault irresponsable selon la Région Occitanie
La présidente de la région Occitanie Carole Delga a réagi à l'annonce de Renault :
Nous nous sommes tous impliqués, salariés, élus locaux, Région, Etat, pour sauver la fonderie et ses emplois. La réponse apportée par Renault est irresponsable et destructrice : elle condamne l'usine et ses activités. Je partage le choc et l'indignation des salariés. C'est pour cela que dès lundi prochain, je me rendrai sur le site de la SAM pour rencontrer les représentants syndicaux, les salariés et leurs familles ainsi que les élus locaux.
Le tribunal de commerce de Toulouse, qui doit se prononcer vendredi 26 novembre, fixera une date pour annoncer la liquidation judiciaire de la fonderie.