Face à la flambée des prix des matériaux, le budget du futur parc des expositions de l'agglomération de Rodez a été revu à la hausse lors du conseil du 5 avril dernier. Le collectif pour la Préservation des Terres Agricoles du Ruthénois dénonce un projet trop onéreux.
Un projet à plus de 20 millions d'euros, contre les 15 millions initialement prévus. Le nouveau parc des expositions, imaginé par l'agglomération de Rodez sur la zone de Malan, n'a pas fini de faire parler de lui. Alors que le commencement des travaux est prévu pour cet été, le projet a dû être totalement redimensionné le 5 avril dernier, suite notamment à l'augmentation du prix des matériaux. Le collectif pour la Préservation des Terres Agricoles du Ruthénois (CPTAR), réfractaire au projet, dénonce désormais une initiative "de plus en plus coûteuse".
Selon le CPTAR, un premier appel d'offre pour la construction de ce nouveau parc des expositions avait été lancé en septembre 2021 avec une enveloppe de plus de 15 millions d'euros. Or, après détail du projet, le coût total a grimpé à 27 millions d'euros. "À l'issue d'une première consultation des entreprises déclarée sans suite compte tenu du dépassement de l'enveloppe budgétaire, le bureau de Rodez agglomération a souhaité une reprise du projet du parc des expositions afin de contenir le coût de la construction dans une enveloppe financière compatible avec l'estimation fixée par le Conseil de Communauté de Rodez agglomération", précise le délibéré du conseil de la Communauté d'agglomération de Rodez datée du 5 avril.
Un projet revu à la baisse
Alors, pour retomber sur un budget plus abordable, l'agglomération de Rodez a notamment choisi de réduire la surface et le volume du bâtiment. "Cette délibération a proposé un parc expo revu à la baisse avec suppression de la plupart des aménagements extérieurs et diminution du nombre de places et du matériel de scénographie pour les spectacles", explique le collectif CPTAR dans un communiqué.
En conséquence, ce parc expo accueillera le même type de spectacles que les salles déjà existantes sur l’agglomération, se mettant en concurrence directe.
CPTAR
La nouvelle enveloppe proposée atteint alors 20,3 millions d'euros. Mais le collectif pour la Préservation des Terres Agricoles du Ruthénois dénonce également l'omission de frais supplémentaires. "Il faut ajouter les frais déjà payés, 0,7 million d'acquisitions foncières et 6,3 millions de maîtrise d'œuvre ainsi qu'au minimum 0,7 million pour le futur terrassement", estime le collectif.
Le projet atteint donc 28 millions mais pour une coquille vide. La scénographie prévue pour 2,3 millions et le mobilier intérieur (non évalué) ne figurent pas dans la nouvelle délibération, alors que ce sont des équipements absolument nécessaires.
CPTAR
CPTAR déplore l'adoption de ce nouveau budget et aurait souhaiter voir la collectivité "rénover l’Amphithéâtre pour avoir une véritable salle multifonctions en centre ville". Il dénonce plus largement une "communication floue autour de ce projet et de son financement".
De son côté, l'agglomération de Rodez n'a pour l'heure pas répondu à nos sollicitations.
Une construction sur des terres agricoles
Autre point de friction : l'emplacement de ce projet. Le nouveau parc des expositions doit être construit sur des terres agricoles, entre les communes de Olemps et de Luc-la-Primaude. Lors d'une visite à Rodez en mars 2022, Marine Tondelier, membre du parti d'Europe Ecologie Les Verts, a exprimé son désaccord avec le projet dans une vidéo publiée sur Twitter.
"Des terres agricoles qu'on artificialise, c'est irrémédiable", s'insurge la conseillère municipale d'Hénin-Beaumont.
Ces terres font bien plus que de nous nourrir, elles permettent de réguler les intempéries, elles sont sources de biodiversité et nous on veut les protéger.
Marine Tondelier, membre de EELV
Pour l'heure, le calendrier des travaux est inchangé. Le parc des expositions devrait être accessible au public d'ici fin 2024.