Depuis 70 jours des salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) se relaient pour occuper leur usine. Ils refusent d’abandonner leur outil de travail. L’entreprise a été placée en liquidation.
Ils luttent depuis des années pour sauver leurs emplois. Les salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) ont presque tous reçu leur lettre de licenciement. Et pourtant, ils ne veulent pas abandonner. Certains se relaient depuis 70 jours pour occuper l’usine. Comme Yvon Marre, plus de 40 ans d'ancienneté à la SAM. Il vient tous les jours. "On a vécu 40 ans avec des copains, c'est presque une famille. On vit en commun, on se remonte le moral. On veut que cette usine redémarre".
Des difficultés depuis plusieurs années
La SAM est une fonderie installée sur les hauteurs de Decazeville, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Rodez (Aveyron).
L'usine fabriquait des pièces pour le secteur automobile. Son principal donneur d’ordre était Renault.
Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la SAM avait été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019. Le 26 novembre dernier, le tribunal de commerce de Toulouse a acté la cessation d'activité et la liquidation de l'entreprise, après le refus du groupe au losange de soutenir l'unique projet de reprise.
L'espoir d'un mystérieux repreneur
Un espoir est né il y a quelques jours, la présidente de la région Occitanie a indiqué avoir une piste sérieuse pour un repreneur sans toutefois citer de nom. Les syndicalistes veulent en savoir plus. "Un projet semble se concrétiser, dit David Gistau, on veut des précisions sur le type d'activité et sur le nombre de salariés repris. En tous les cas, on voit que l'on a eu raison de mettre l'outil de production sous protection" explique le représentant CGT.
on protège notre outil de travail sinon ils vont tout nous prendre, tout vendre.
Mimi Carles, salariée de la SAM depuis 34 ans
Mimi Carles, 34 ans de carrière vient, elle aussi, tous les jours à l'usine depuis 70 jours. "On est tous unis, c'est ça qui nous fait tenir, dit elle. On sait ce qu'on veut, on protège notre outil de travail sinon ils vont tout nous prendre, tout vendre. Si on tourne le dos, c'est fini, tout est dépouillé. On veut que cette usine continue à vivre. Tant que l'on a pas de concret on est là. Depuis que l'on a barricadé la SAM, que l'on a tout fermé cela me fait penser à Astérix et Obélix. Le village gaulois qui se bat contre les gens là-haut qui délocalisent tout. Après j'espère qu'à la fin il y aura un grand repas. Pour les sangliers on n'aura pas de mal à en avoir, on a assez de chasseurs".
Une happy end comme dans la bande dessinée, voila ce que souhaite cette salariée qui se bat surtout pour les autres, pour le bassin de Decazeville, car elle sera bientôt à la retraite.