Pour les syndicats de Bosch à Onet-le-Château, rien n'est réuni pour entamer les négociations

La direction a proposé aux syndicats de l'usine Bosch d'Onet-le-Chateau de signer un accord de compétitivité. Mais ces derniers estiment que rien n'est réuni pour entamer les négociations. 350 à 450 emplois sont toujours menacés.

Les syndicats de l'usine Bosch de Rodez ont estimé lundi que "rien n'est réuni pour entamer des négociations", alors que la direction du groupe leur a proposé vendredi de signer avant avril un accord de compétitivité en contrepartie d'un investissement de modernisation du site.
"A l'heure actuelle rien n'est réuni pour entamer des négociations imposées par la direction", a affirmé l'intersyndicale formée il y a un an et demi (CGT, Sud, CFDT, CFE-CGC), précisant que les salariés allaient être prochainement consultés. 


Jusqu'à 450 emplois menacés


Les syndicats déplorent que le plan d'investissement proposé par la direction allemande du groupe "confirme (...) une problématique de 350 à 450 emplois (qui pourraient disparaître, ndlr) à l'horizon 2020". Vendredi, Uwe Gackstatter, le responsable de la division Powertrain de Bosch est venu à Rodez rencontrer les représentants des salariés.

La direction a proposé d'investir "14 millions d'euros" dans l'usine de Rodez, spécialisée dans les moteurs diesel et premier employeur privé de l'Aveyron, mais
à condition d'obtenir des salariés un accord de compétitivité avant avril.
Un investissement qui ne permettrait de moderniser qu'une des deux lignes de production de systèmes d'injection pour moteurs diesel.


"Malgré le record de 21 milliards de chiffre d'affaires chez PS (Powertrain Solutions) en 2017, M. Gackstatter veut que l'investissement soit financé uniquement par nous, salariés de Rodez par une forte réduction du temps de travail et donc des craintes sur nos salaires", souligne le texte de l'intersyndicale. La direction de Bosch "se désengage complètement de ses responsabilités envers l'avenir du site et de ses emplois" en ne garantissant ni "des volumes" de production ni "sur le maintien de l'emploi", ont estimé les représentants des salariés.

Le marché du diesel en baisse


L'usine Bosch d'Onet-le-Château, près de Rodez, représente 1584 emplois directs. Elle est spécialisée dans la production de bougies et de systèmes d'injection pour moteurs diesel avec Renault comme principal client. Aujourd'hui, le site est en difficulté en raison de la diminution du marché des véhicules diesel. Or les deux lignes de production d'injecteurs doivent être modernisées avant 2019 pour satisfaire à la nouvelle norme Euro 7 qui deviendra obligatoire en 2020.

Selon les syndicats, ce sont au total entre 8.500 et 10.000 emplois induits qui pourraient être impactés si le site disparaissait. La "filière diesel" emploie directement 12.000 personnes en France. Pour la première fois depuis l'an 2000, le diesel a représenté l'an dernier moins de la moitié du marché automobile français, contre près des trois-quarts à son apogée, en 2012.
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