Perturbé dans son calendrier comme toutes les autres manifestations culturelles française par l’épidémie de Covid-19, le Festival international de la Bande dessinée d’Angoulême prend une voie de traverse : il expose jusqu'à mi-février des bandes dessinées en gare.
L’édition 2020 avait réussi à se tenir fin janvier-début février, alors que l’épidémie pointait le bout de son nez et que confinement et annulation n’étaient pas entrés encore dans les critères suspensifs à intégrer.
Cette année, par précaution et face aussi aux contraintes d’interdiction de manifestations publiques notamment en milieu fermé, le 48ème festival international de la bande dessinée d’Angoulême doit normalement se tenir du 24 au 27 juin prochain. Si l’épidémie de Covid-19 le permet…
Pour ne pas coincer la bulle ni rester sur une voie de garage mais bien dans l’esprit des fans du 9ème Art comme on l’appelle, le festival présente l’ensemble des BD sélectionnées et en compétition pour son édition 2021, ainsi qu’une dizaine de BD évènements du moment dans 41 gares françaises. Parmi celles-ci, celle de Toulouse-Mattabiau et Montpellier-Saint-Roch pour notre région Occitanie.
Des sujets de notre société à Toulouse
Sur les murs de la gare Mattabiau, c’est la bande dessinée « Gousse & Gigot » d’Anne Simon, publié par la maison d’édition et association toulousaine Misma en février dernier, juste avant le confinement. Les tribulations et la vie d’errance de deux jeunes sœurs, Gousse la cadette et Gigot l’aînée, abandonnées par leur père tyran. L’occasion de traiter de sujets sociétaux comme la politique, le féminisme, l’adultère…entre enfance, adolescence et âge adulte.
Les albums sélectionnés comme ça par un festival comme Angoulême sont tout de suite remarqués, le public va vers eux et ils se vendent sur les stands. Là, c’est bien de leur donner une visibilité dans des lieux fréquentés. C’est un bon moyen d’interpeller les publics.
La maison d'édition toulousaine avait d'ailleurs été primée dans la 38ème édition par le prix de la BD alternative du festival d'Angoulêm, à travers "Dopututto", un fanzine publié par elle.
Enquête dans les milieux extrémistes à Montpellier
Sur Montpellier, c’est la Bande dessinée « Battue » du dessinateur Lilian Coquillaud et de la scénariste Marine Levéel des éditions montpelliéraines 6 pieds sous Terre qui est exposée en grand format. Ce thriller, sorti en octobre dernier, est une enquête au sein d’un groupe extrémiste en vogue, le Parti Blanchiste, infiltrée par la propre fille de son créateur décédé pour le compte d’un ami journaliste. Une plongée dans les méthodes de recrutement lors d’une « Battue » où sont testés les aptitudes à la chasse des jeunes extrêmistes en puissance…Un thriller aux planches dans les tonalités pastel en contraste avec le thème principal.
Ces planches seront visibles jusqu’à la mi-février par l’ensemble des voyageurs, soit quelques 7 millions sur ces lieux retenus.