Bien-être animal : un projet de référendum relance le débat, particulièrement sensible en Occitanie

C'est LE sujet incontournable du moment : le bien-être animal. Faut-il arrêter de manger des animaux ou même de les montrer en spectacle ? Des questions posées par un projet de référendum lancé en France. Enquêtes de Régions donne la parole aux chasseurs, éleveurs et artistes de cirque en Occitanie.

Le 2 juillet dernier, une soixantaine d’associations de défense de la cause animale ont lancé un référendum d’initiative populaire (RIP) sur le bien-être animal. Le projet vise à lutter contre la maltraitance animale via l'interdiction de l’élevage en cage, à fourrure et intensif, de la chasse à courre, des spectacles avec des animaux sauvages ou encore la fin des expérimentations animales.

Pour aboutir, le projet doit être signé par 185 parlementaires et 10% du corps électoral, soit 4,7 millions de Français. Porté par le journaliste Hugo Clément et la navigatrice Marie Tabarly, il a déjà récolté 500 000 signatures en un mois et demi. 

Les défenseurs de la cause animale de plus en plus nombreux

En Occitanie, région de chasse, de pêche, d'élevage et de tauromachie, le sujet est particulièrement sensible. Ici, les défenseurs de la cause animale sont de plus en plus nombreux. Ils n'hésitent pas à pénétrer pacifiquement la sphère politique, comme le parti animaliste ou à s'introduire de manière illégale dans les élevages ou abattoirs.

Comme en 2015, où des militants de la cause animale de l'association de défense animale L.214, se sont introduits au coeur de l'abattoir d'Alès, situé dans le Gard pour y dénoncer les pratiques. 

Tournées en caméra cachée, les images montrent des chevaux, des vaches, des porcs abattus dans des conditions de souffrance et d’hygiène déplorables. L’abattoir doit fermer ses portes.

Christine Ravier, Thierry Villéger, Elise Auriaux sont allés à la rencontre des ces militants pour comprendre ce qui a été à l’origine de leur prise de conscience et jusqu’où ils sont prêts à aller.

L'élevage sans souffrance, c'est possible ?

Les élevages intensifs sont aussi dans le collimateur de ces militants qui espèrent à terme les interdire.

Enquêtes de Régions est allé à la rencontre d'une éleveuse située sur le massif de la gardiole près de Montpellier. Chez elle, pas d’élevage intensif mais un petit cheptel d’agneaux élevés en mode bio et vendus en circuit courts.

Que signifie pour elle, le bien-être animal ? Elever des animaux pour la consommation de façon respectueuse est-ce-que c'est possible ? Nous l'avons interrogée. 

De Montpellier à Paris, une marche pour la cause animale

Pour faire avancer la cause animale, chacun sa méthode. Charlotte Arnal a de son côté entrepris une aventure de 2 500 km à pied en France, pour faire avancer la cause animale dans la loi française. Elle est partie de Montpellier en octobre 2019 direction Paris. Au cours de son périple, interrompu en mars dernier en raison du confinement, elle a croisé des citoyens dont des éleveurs mais aussi des chasseurs. 

 Au fil du chemin, au gré des rencontres, elle veut trouver des réponses aux questions qu'elle se pose et "mettre de la nuance dans les informations".

"Pourquoi peut-on torturer un taureau mais pas un lapin, publiquement ? Pourquoi j'ai le droit de piéger une belette mais pas un écureuil ? Pourquoi la chèvre est reconnue comme un être sensible mais pas le chevreuil ? Pourquoi un poisson rouge dans un bocal c'est interdit aux Pays-Bas ? Pourquoi j'ai le droit de manger un cochon mais pas mon chat ?", demande-t-elle dans une vidéo pour présenter sa "Marche des animaux".
  Nous avons voulu comprendre quel était le but recherché et qu'est-ce qui la motive ? 

La chasse aux sangliers, mission de service public ?

Les sangliers seraient 2 millions en France. Ces cochons sauvages se sont démultipliés ces dernières années et causent aujourd’hui de multiples problèmes : dégâts dans les champs, accidents sur les routes, intrusion près des habitations.

Les départements de l’Aude, du Gard, du Gers et des Hautes-Pyrénées sont particulièrement touchés. Et les populations de sangliers semblent aujourd’hui hors de contrôle.

Alors que la saison de la chasse bat son plein, nous avons voulu comprendre comment en est-on arrivé là ? Qui est reponsable de cette véritable invasion ? Clément Barbet et Stéphane Taponier ont interrogé des chasseurs.
 

Une femme politique a d'ailleurs eu fort à faire avec les chasseurs. Il s’agit de Corinne Lepage lorsqu’elle était ministre de l’Environnement sous Jacques Chirac, entre 1995 et 1997. Elle avoue même s’être cassé les dents sur ce lobby très puissant. Nous l'avons interrogée pour connaître son point de vue sur la chasse. 

Un cirque sans animaux voit le jour à Montpellier

Enfin, nous nous sommes intéressés à un sujet particulièrement sensible : le cirque. Plus de 400 communes ne veulent plus accueillir de cirques avec animaux. C'est le cas de Cahors, Narbonne ou encore Montpellier. A Montpellier, un cirque d'un nouveau genre est en train de voir le jour. 

André Joseph Bouglione propose  un écocirque 100% humain. Dans ses spectacles pas d'animaux sauvage, enfin presque... Ils seront en réalité remplacés par des hologrammes. Un changement de cap pour cet ancien dompteur de fauve, issu d'une des plus grandes familles du cirque. Nous avons voulu comprendre pourquoi ce changement éthique. 

Diffusion d'Enquêtes de Région 

Enquêtes de région, une émission présentée par Camille Nowak et Léo Lemberton, réalisé par Daniel Call et  diffusée mercredi 2 décembre à 23h20 sur France Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. A revoir sur la page de l'émission le lendemain de la diffusion TV.

Invités :
Corinne LEPAGE, avocate et ancienne ministre de l’Environnement 
Joseph BOUGLIONE, fondateur de l’Ecocirque Bouglione
Charlotte ARNAL, Initiatrice de la Marche pour les Animaux. Plusieurs associations de défense des animaux se sont regroupées autour de "Convergence animaux politique"
Audrey CLAVIER, éleveuse d’agneaux
 
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