Originaire de Nîmes, Charlotte Arnal traverse la France à pied pour faire avancer le droit des animaux. Un an de marche et de rencontres entre Montpellier et Paris où elle espère "trouver des réponses à [ses] questions" faire passer son message.
Avec son sac à dos et ses combats, Charlotte Arnal sillonne la France à pied, pour faire avancer la cause animale. Au fil du chemin, au gré des rencontres, elle veut trouver des réponses aux questions qu'elle se pose et "mettre de la nuance dans les informations".
Pourquoi peut-on torturer un taureau mais pas un lapin, publiquement ?
"Pourquoi peut-on torturer un taureau mais pas un lapin, publiquement ? Pourquoi j'ai le droit de piéger une belette mais pas un écureuil ? Pourquoi la chèvre est reconnue comme un être sensible mais pas le chevreuil ? Pourquoi un poisson rouge dans un bocal c'est interdit aux Pays-Bas ? Pourquoi j'ai le droit de manger un cochon mais pas mon chat ?", demande-t-elle dans une vidéo pour présenter sa "Marche des animaux".
Partie le 4 octobre 2019 de Montpellier, cette nîmoise d'origine prévoit d'arriver le 4 octobre 2020 à Paris, à l'Assemblée nationale. Pour elle, la marche est "un moyen d’action pacifique et fédérateur, à l’impact environnemental très faible". En tout, elle va parcourir 2550km avec pour ambition de convaincre les parlementaires et le gouvernement d'inscrire le droit des animaux comme un des fondamentaux de la Constitution.
2550 km à pied
Tantôt en bivouac, tantôt en hébergement de location, elle est passée par Bordeaux et Limoges et arrive tout juste à Clermont-Ferrand, avant de rejoindre Lyon, Grenoble, Colmar ou Strasbourg.
Sur la route, elle rencontre des scientifiques, des spécialistes du droit animal, des militants de la cause animale aussi bien que des éleveurs ou des chasseurs.
Rencontre de chasseurs et d'éleveurs ou de scientifiques
"Je trouve qu'on ne peut pas mettre dans le même panier tous les vegans ni tous les éleveurs ni tous les chasseurs, expliquait-elle dans l'émission Dimanche en politique. Il y a des pratiques contre lesquelles je suis indignée. L'agriculture industrielle et l'élevage intensif, par exemple. Mais je pense qu'il y a des éleveurs qui disent aimer leurs bêtes et les aiment vraiment."Pour l'heure, ses rencontres ne sont pas toutes détaillées sur son site, la voyageuse n'a pas le temps de proposer des vidéos montées ou des articles trop long. Mais à travers son journal de bord, Charlotte Arnal souhaite restituer ses analyses de façon transdisciplinaire.Je pense qu'il y a des éleveurs qui disent aimer leurs bêtes et les aiment vraiment
Lorsque nous l'appelons, elle en est à son 143e jour de marche et de discussions en tout genre. Elle observe : "Les éleveurs ont une vie difficile pour la plupart. Le bien-être animal n'est pas forcément lié à la taille de l'exploitation. La relation entre l'homme et l'animal est beaucoup plus forte dans des élevages à taille humaine. Même s'il n'y a pas de volonté de faire souffrir un animal, il existe un conditionnement et des pratiques anciennes. Je n'ai pas rencontré de tortionnaire ! Mais il y a peu de prise en compte de la souffrance.
Une évolution "par étape"
Le message de Charlotte Arnal ne s'applique pas seulement à l'agriculture. En 2003, au cours de ses études de biologie à Montpellier, elle dit avoir été confrontée à la souffrance animale : "j'allais aux TP (travaux pratiques) en pleurant parce que nous devions couper la tête de bébés rats vivants. J'ai refusé de passer mes examens et de sacrifier un rat pour une note."Pour elle, la prise en compte de la souffrance animale se fera progressivement. "Faire avancer le droit animal fait partie des étapes pour imaginer un autre contrat social et moral."
Faire avancer le droit animal fait partie des étapes pour imaginer un autre contrat social et moral
Mais à terme, cette vegan qui a reçu le soutien de l'association de défense des animaux L214 et du président de la Ligue de protection des oiseaux Alain Bougrain-Dubourg "rêve d'un monde où les animaux –dont nous faisons partie- coopèrent et vivent les uns avec les autres."