Dès la fin du confinement, nombre d'automobilistes se sont rués vers les centres de contrôle technique. A Montpellier, les créneaux de rendez-vous sont parfois complets pour des semaines. Le gouvernement vient de fixer une nouvelle date butoir - le 23 juin - pour le contrôle des véhicules légers.
Antoine Martinez, gérant d'un centre de contrôle technique au Crès près de Montpellier dans l'Hérault, fait partie des rares professionnels restés ouvert pendant le confinement.
Depuis une semaine, avec la levée de ce dispositif inédit destiné à limiter la propagation du coronavirus, ses journées s'allongent : il doit travailler d'arrache-pied.
Carnet de rendez-vous archi-plein
Depuis le 11 mai et le déconfinement, c'est l'enfer, le téléphone, il brûle ! Nous ne sommes que deux en ce moment dans le centre de contrôle. Avec mon employé, nous travaillons de 6 heures du matin à 21 heures tellement on a des demandes.
Le gérant de cette petite structure affiche complet jusqu'à la fin du mois de mai.
"Mon frère travaille dans un gros centre de contrôle à Montpellier, ils sont 5 contrôleurs et passent chacun une dizaine de voitures par jour. Même eux, ils n'ont plus de créneaux disponibles avant le milieu de la semaine prochaine", explique ce professionnel.
Fin du délai de tolérance au 23 juin
Pendant la durée du confinement, les délais habituels pour réaliser le contrôle technique des véhicules avaient été suspendus, afin de "ne pas pénaliser les automobilistes confinés n'ayant pu réaliser ce contrôle dans les temps", a indiqué le Ministère de la Transition écologique et solidaire dans un communiqué.Le gouvernement vient de fixer la fin de cette trêve au 23 juin : les automobilistes devront donc procéder au contrôle technique de leur véhicule dans un délai de trois mois et douze jours à compter de l'échéance initiale.
Par exemple, un automobiliste dont le contrôle technique expirait le 15 mars aura jusqu'au 26 juin pour effectuer la visite.
Grogne dans le réseau professionnel
Cette nouvelle directive du Ministère de la Transition écologique et solidaire tombée mardi 19 mai, n'a pas été communiqué aux réseaux professionnels.
C'est une histoire de fou ! On appris ça par la presse...
Antoine Martinez fulmine à la découverte de cette nouvelle directive, d'autant que son premier jet prête à confusion.
Ca va être la panique complète ! Le texte est très mal écrit, les gens vont croire qu'ils ont jusqu'au 23 juin maximum pour se mettre en conformité et qu'après, ils seront verbalisables ! On va devoir faire de la pédagogie avec les clients parce que là, ce n'est pas clair du tout !
Correctif du ministère
"Non, tous les contrôles techniques ne doivent pas se faire le 23 juin" précise par mail le cabinet de Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat chargé des Transports auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire.Le ministère a corrigé sa copie sur son site internet et a apporté un rectificatif auprès de l'AFP.
indique le ministère de la Transition écologique.Les contrôles techniques ont été suspendus du 12 mars au 23 juin. Cette suspension permet de ne pas pénaliser les automobilistes confinés n’ayant pu réaliser ce contrôle dans les temps en leur accordant un délai de tolérance, correspondant à la période comprise entre le 12 mars et le 23 juin.
Les centres de contrôle technique étant ouverts sur l’ensemble du territoire, les automobilistes sont encouragés à procéder au contrôle technique de leur véhicule dès que possible.
Donc, ne pas confondre date butoir et délai de tolérance.
En bref, si votre contrôle technique expire au 15 mai 2020, vous avez jusqu'à la fin août pour le faire.
Mais si il expire le 24 juin 2020 (après le délai de tolérance fixé au 23 juin), vous êtes en infraction.