Coronavirus : l’ARS Occitanie alerte sur l’importante marge d’erreur des tests sérologiques

Ils sont en vente libre sur internet, certains conseils départementaux, mairies ou EHPAD se les arrachent. Mais que valent ces tests rapides du COVID-19  actuellement sur le marché ? Selon l’Agence Régionale de Santé Occitanie, leur fiabilité est inférieure à 50%.

Il suffit de prélever une goutte de sang au bout du doigt pour vérifier la présence d’anticorps, le résultat apparait en quelques minutes. En pleine crise sanitaire, ces tests destinés à mesurer l’immunité de la population suscitent beaucoup d’espoir mais les faux négatif et faux positif représentent une proportion énorme.


Ces faux diagnostics pourraient se révéler très dangereux


«Des labos pharmaceutiques, souvent des PME, mettent au point des prototypes de tests d’immunité, il y en a des centaines actuellement sur le marché mais ils ne sont pas du tout fiables, la course aux tests est devenue un business lucratif. Il est très dangereux de se fier à ces résultats, il ne faut pas qu’on fasse comme en Espagne» explique Benoît Ricaut-Larose directeur adjoint à l'Agence régionale de Santé Occitanie (ARS).

Certains laboratoires peu scrupuleux les proposent à leurs patients 40 ou 50 euros. Selon l’ARS, un groupe d’EHPAD en aurait commandé plusieurs milliers dans l’hexagone.
 

Imaginez le danger que cela représente pour ceux qui se croient immunisés à tord et leur entourage. Il y a des grossistes sur la toile, des démarcheurs, c’est un système opaque.


L’ARS, des représentants des biologistes médicaux, des médecins et des pharmaciens mettent fermement en garde contre ces tests qui foisonnent sur le marché.


Pourquoi ces tests jugés dangereux ne sont-ils pas tout simplement interdits ? 


"C’est toute la complexité, précise le directeur adjoint à l'ARS Occitanie ils sont labellisés CE bien qu’ils ne soient pas validés par la comnunauté médicale".
 

Ils n’entrent pas dans la catégorie des médicaments et sont donc autorisés.


Actuellement, le Conseil national de Référence évalue ces centaines de diagnostics rapides qui circulent sur le marché, et pour l’instant aucun de ces tests n’est probant.

Selon Benoît Ricaut-Larose, c’est maintenant une question de jours ou tout au plus de semaines avant de valider un test efficace.
«Forcément dans le lot parmi les centaines de tests évalués actuellement par les Centres nationaux de référence, il y en aura un qui prouvera son efficacité».

C’est une affaire de «recette, de bon dosage. Ça va aller très vite maintenant».
 

Les recherches se multiplient

Destiné lui aussi à apporter une réponse immunitaire, le test sérologique «classique» sous la forme d’une prise de sang est également très attendu. Aucun de ceux actuellement évalués n’a encore prouvé son efficacité.
 
Des tests salivaires mis au point par les chercheurs du CNRS à Montpellier pouvant livrer des résultats en 30 minutes sont aussi en cours d’essais au CHU. 


Test nasal le plus fiable

Pour l’heure, seul le prélèvement PCR test nasal qui permet de vérifier à l’instant T si oui ou non nous sommes infectés par le Covid-19 serait fiable. 
Ce prélèvement demande  toutefois une vraie technique, il n’est pas pas toujours réussi, selon les sources la marge d’erreur est de l’ordre de 10 à 30%.

Le test PCR reste pour le moment le plus fiable, en particulier entre le jour 1 et le jour 7 après la contamination. Par la suite, ce test peut encore détecter le virus mais perd en efficacité.


La France sera-t-elle prête pour le 11 mai ?

Tests, masques, traitements, à un mois du déconfinement les zones d’ombre sont nombreuses. 
Le déconfinement ne pourra être mené en  sécurité sans des masques disponibles pour toute la population et un dépistage fiable à large échelle.
 
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