En fin de semaine dernière, le gouvernement a validé les préconisations sanitaires proposées par les entreprises du BTP. Cet engagement se concrétise par un guide de bonnes pratiques destinées aux entreprises. Des préconisations qui ne seront pas faciles à mettre en oeuvre. La reprise sera lente.
Sur le papier, tout est parfait. Un guide des bonnes pratiques à l'attention des entreprises du bâtiment et des travaux publics, c'est ce qu'avaient demandé les professionnels du secteur.
"C'est bien que ce guide existe, cela permet de donner un cadre sur ce que l'on peut faire ou pas" nous confie Robert Hyronde, secretaire Général de la fédération du BTP dans l'Aveyron. "mais ce n'est pas non plus la voix miraculeuse. Car il va falloir mettre en oeuvre ces préconisations. Et ça c'est une autre histoire"
Des mesures nombreuses et contraignantes
Masques, gants, lingettes, mesures de distanciation sociale ou mesures d'hygiène, le guide publié par l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) est très complet. Mais contraignant aussi. Pour lutter contre la propagation du virus, les entreprises vont devoir multiplier les véhicules pour les ouvriers qui se rendent sur les chantiers, prévoir une distance d'un mètre obligatoire entre chaque salarié, bien sûr équipé d'un masque (on le sait très difficile à trouver en ce moment). Un surcoût pour les entreprises.
Les maîtres d'ouvrage en première ligne
Il faudra aussi revoir la mise en place des mesures d'hygiène : préparation et désinfection du chantier, mise en place de points d'eau, de vestiaires plus grands. Autant de détails qui nécessitent la création d'un nouveau plan général de sécurité, adapté à chacun des chantiers, comme nous l'explique Daniel Drulhet, Président de fédération départemental du BTP de l'Aveyron.Ce qu'on attend surtout maintenant c'est du concret. Il faut que les STS ( les services de sécurité et de protection de la santé), qui dépendent de la maitrise d'oeuvre, viennent sur le terrain pour analyser les besoins de chaque chantier et que tout soit conforme avant même de débuter
Une reprise lente
Depuis le début de la crise, 95% des entreprises du bâtiment de la Région ont arrêté leur activité. Seuls les artisans qui travaillent seuls peuvent encore intervenir dans de bonnes conditions.
Pour les autres, la reprise se fera forcément en pointillés, avec un temps d'inertie pour mettre en place les dernières préconisations. Surtout sur les gros chantiers, où l'interdiction de 2 corps de métiers dans un même lieu va allonger le rendement et les délais. D'importants retards sont donc à prévoir.
La question de la gestion des stocks et des déchets
Car encore faut-il que ces chantiers bénéficient de stocks de materiaux. Que les transporteurs jouent le jeu, quitte à revenir à vide après une livraison.A cela il faut ajouter la fermeture des déchetteries et donc l'obligation pour les entreprises de conserver leurs déchets en attendant une éventuelle réouverture.
L'Occitanie compte plus de 65 000 entreprises dans ce secteur. Beaucoup ont dû recourir au chômage partiel en attendant une reprise progressive du travail, au mieux, selon les professionnels du secteur, à partir du 20 avril.