Coronavirus : Sanofi double sa production d'hydroxychloroquine fournie depuis Montpellier pour les essais cliniques

Le site de Sanofi à Montpellier est aux avant-postes de la lutte contre le coronavirus Covid-19. Une centaine de salariés travaillent à la fourniture de lots d’hydroxychloroquine et de sarilumab pour les besoins d'essais cliniques menés à travers le monde pour traiter le coronavirus. 
 

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Une véritable course contre la montre est engagée dans la recherche contre le coronavirus et le géant de l'industrie pharmaceutique Sanofi y contribue largement depuis Montpellier.


Des essais cliniques sont menés


Pour la centaine de salariés qui restent présents sur le site voué à la recherche et développement, contre 900 habituellement, il s'agit de fournir des lots de médicaments pour des essais cliniques.
L'un porte sur l'hydroxychloroquine (Plaquenil) un anti-paludéen utilisé pour lutter contre l'infection virologique, l'autre concerne le sarilumab (Kevzara) qui pourrait agir sur la réponse du système immunitaire. Ce produit normalement utilisé contre la polyarthrite rhumatoïde pourrait permettre d'atténuer la réponse immunitaire inflammatoire à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aiguë observé chez les patients présentant une forme sévère de COVID-19.
 

Ces deux principes actifs, produits dans les usines du groupe sont actuellement traités sur le site de Montpellier pour fournir des lots d'essais cliniques à différents hôpitaux à travers le monde. Le groupe s'engage ainsi  dans un communiqué publié le vendredi 10 avril à fournir gratuitement 100 millions de doses d'hydroxychloroquine à 50 pays. Pour cela, il a doublé sa production depuis le début de la crise sanitaire.
 

Dans ce challenge, Montpellier joue un rôle de support : les développeurs récupèrent les produits et les conditionnent en lots afin de les rendre exploitables pour les essais. C'est ce qu'on appelle dans le jargon de la recherche "sponsoriser" les études.
Ce travail, malgré la crise sanitaire qui paralyse le pays, a nécessité "une grossse réactivité et une réorganisation", explique le directeur recherche et développement de Sanofi-France.

La préparation des études qui prend des mois en temps normal a été faite en 8 à 10 jours seulement",  explique Jacques Volkmann, directeur R&D.

Les lots fournis par le site de Montpellier pour les essais cliniques ont une dizaine de destinations dans le monde. Les études sur les effets thérapeutiques de l'hydroxychloroquine sont menées aux Etats-Unis et en Europe, notamment en Italie en Allemagne et en France dans le cadre par exemple du programme Discovery de l'Inserm qui enrôle 3000 patients.
 


300 000 boites d'hydroxychloroquine en stock pour la France


Le groupe Sanofi reste prudent sur les résultats très attendus des études cliniques auxquelles il collabore. Cependant si elles s'avéraient concluantes, il affirme que "les besoins pourront être couverts sur les 2 produits que sont l'hydroxychloroquine et le sarilumab pour répondre à la demande mondiale".

Sanofi s'engage à offrir aux Etats plusieurs millions de doses pouvant permettre de traiter jusqu'à 300.000 patients en France si les résultats sont confirmés

Même si le site de Montpellier a subi une grosse restructuration ces dernières années, faisant craindre des effets sur la recherche, le directeur recherche et développement assure que "les évolutions du site n'ont pas impacté sa capacité à s'adapter à la crise du coronavirus". Si actuellement une centaine de personnes travaillent nécessairement sur le site de montpellier, les autres salariés contribuent à l'activité en télétravail.
 


A noter que le CHU de Montpellier mène aussi un essai baptisé Covidoc pour tester l'efficacité de l'association de l'hydroxychloroquine et d'un antibiotoique, l'Azithromycine sur 150 patients.
 


Cette association de médicaments aurait fait ses preuves, selon les résultats des tests du controversé professeur Didier Raoult, qui a reçu la visite jeudi 9 avril dans son unité de Marseille du Président de la République Emmanuel Macron.

 

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