Face à l'explosion des cas de cornavirus, le CHU de Montpellier passe à la vitesse supérieure et active le niveau 3 du Plan Blanc. Des lits supplémentaires dédiés aux patients Covid+ vont ouvrir en soins intensifs. L'ARS d'Occitanie parle de seconde vague très forte.
Un mois après le passage au niveau 1 du Plan Blanc, le CHU de Montpellier doit donc encore s'adapter face à la progression de l'épidémie de Coronavirus en Occitanie. Le centre universitaire hospitalier passe au niveau 3 du Plan Blanc qui prévoit l'ouverture de lits supplémentaires dédiés aux patients Covid. Parallèlement, des opérations de chirurgie et de médecine jugées non-urgente peuvent être déprogrammées.
L’activité de l’hôpital universitaire de Montpellier, en dehors du Coronavirus, reste très élevée depuis plusieurs semaines. Les différents services affichent parfois complet, de ce fait, lorsqu'il y a un besoin de réanimation pour une autre pathologie que le Covid-19, l'hôpital ne peut plus répondre à la demande et a déjà dû transférer des patients vers d'autres hôpitaux.
Pierre Ricordeau, Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé Occitanie a présenté le dernier bilan chiffré ce mardi après-midi. Et il fait froid dans le dos.
Nous avons une explosion des contaminations avec une augmentation depuis le début octobre qui touche aussi bien les territoires ruraux qu’urbains.
Le nombre de cas positifs par semaine est en constante augmentation depuis septembre : il a presque triplé, passant de 6000 cas positifs par semaine à 16000.
Seconde vague très forte
Au CHU de Montpellier, cette fois, la seconde vague de Coronavirus est bien là. Elle a d'abord progressé plus doucement que la première, avant d'accéler depuis début octobre. On ignore encore quand l'épidémie atteindra son "plateau", moment où le nombre de patients cesse d'augmenter.Nous sommes dans une deuxième vague extrêmement forte. Nous avons dépassé le nombre d’hospitalisations au moment du pic de la première vague.
Si, à la fin de l’été, ces contaminations touchaient les plus jeunes, depuis ces dernières semaines ce sont à nouveau les personnes les plus âgées qui sont touchées, explique encore le directeur général de l’Agence Régionale de Santé Occitanie.
Actuellement, le nombre de cas graves augmente aussi vite et aussi fortement qu’au printemps dernier.
Remobilisation du personnel soignant
Le CHU de Montpellier a besoin de personnel pour faire face à cette hausse d'activité, en soins intensifs comme dans les autres services. Une campagne de recrutement a donc été lancée voilà quelques jours sur les réseaux sociaux.D'après le témoignage d'une infirmière qui travaille au CHU de Montpellier, "la situation est tendue à l'hôpital"
Jointe par téléphone, cette infirmière -qui déjà été mobilisée en réa lors la première vague puis maintenue dans le service pour remplacer le personnel absent- a le moral dans les chaussettes :On nous a indiqué que le nombre de cas était en forte hausse, plus que lors de la première vague, et qu’il fallait à nouveau se remobiliser, renforcer les équipes et se préparer à une éventuelle suppression de nos congés.
"Je suis une formation d'infirmière anesthésiste pour prendre un nouveau départ, apprendre un nouveau métier et au bout d’un mois, je dois stopper cette formation qui représente mon avenir professionnel. Je ne vois pas comment elle va pouvoir se dérouler sereinement dans les deux ans à venir..."
On commence à être à saturation, on veut bien entendre que c’est une pandémie exceptionnelle et inédite mais cette seconde vague, on a l’impression qu'elle n’a pas été anticipée. On repart juste dans le même schéma, rien de changé. On est fatigué et sur une pente glissante.
"Il faudrait embaucher, avoir plus de monde sur place pour le même nombre de patients afin de soulager vraiment le personnel soignant et éviter qu’il s’use à la tache", soupire-t-elle en guise de conclusion.
Etat des lieux préoccupant en Occitanie
Actuellement, le virus circule partout en Occitanie, affirme l'ARS régionale. "Le nombre de cas explose très vite dans tous nos territoires. En ville comme à la campagne, tout le monde peut être contaminé. Face au virus, tout le monde ne se sent pas malade. Mais tout le monde peut l’être et parfois de façon très grave."Début avril, plus de 330 personnes étaient en réanimation à cause du Covid dans la région.
Le flux de patients sera encore plus important dans quelques jours, prévient enfin l'ARS.