Les restaurateurs sont au bord de l'implosion, suite aux annonces du premier ministre ce jeudi 14 janvier. Couvre-feu à 18h et non réouverture, l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de 10 départements d'Occitanie interpelle le gouvernement.
"Nous allons vers une grogne qui ne se maîtrise plus !" annoncent les présidents l'UMIH de 10 départements de l'Occitanie qui se sont réunis dans l'urgence, à Lézignan, dans l'Aude. De tous ces départements, les même constats parviennent des restaurateurs, hôtelliers, cafés et discothèques. Ils ne voient plus l'issue de la crise sanitaire, devenue une crise économique. Et les annonces du premier ministre ce jeudi 14 janvier met le feu aux poudres : non réouverture des restaurants et couvre-feu avancé et étendu aggravent la situation.
Nous sommes tendus, au bord de l'agonie ! Nous pensions rouvrir en février pour les vacances scolaires et le tourisme. Nos entreprises sont exsangues !
"C'est une profession où nous ne pouvons pas improviser. Comment je fais pour savoir quand je pourrais rouvrir, pour embaucher des salariés sans perspective ni visibilité ?" poursuit Jacques Mestre. D'autant que les décisions gouvernementales de non réouverture ont des conséquences directes sur la pérennité de certains exploitants. "Il y a 1 600 discothèque en France, 300 ont déjà mis la clef sous la porte !" annonce Hervé Montoyo de l'Umih 66.
Couvre-feu à 18h
L'application du couvre-feu à 18h, déjà en vigueur dans 25 départements, va être étendue à l'ensemble du territoire métropolitain à partir de ce samedi et pour au moins 15 jours. Un couvre-feu qui va impacter les restaurateurs.
Le couvre-feu à 18 h va tuer un grand nombre de restaurateurs qui faisaient de la vente à emporter. Ils vont soit arrêter, soit faire appel à des plateformes de livraison et majorer leur prix. La vente à emporter représente à peine 15% du chiffre d'affaires..Mais là, nous allons perdre une partie de notre clientèle, perdre le lien social...
Des aides attendues
Du côté des aides attendues, les annonces du ministre de l'économie temporisent un peu. Bruno Lemaire a annoncé que le Fonds de solidarité pour les entreprises, jusqu'ici limité à 10.000 euros par mois, était porté à une compensation de 20% du chiffre d'affaires, dans la limite de 200.000 euros, si elles ont perdu 70% de leur chiffre d'affaires. Quand aux Prêts Garantis par l'Etat, les entreprises auront un an de plus pour commencer à rembourser.
On vit sur un ballon d'oxygène ! Pour rembourser, il nous faut faire des recettes !
"Nous avions demandé un délai de remboursement d' un an de plus, nous l'avons obtenu, c'est bien. Mais on vit sur un ballon d'oxygène ! Pour rembourser, il nous faut faire des recettes ! Si on ne se remet pas en marche, on ne va pas s 'en sortir..." poursuit Jacques Mestre.
Jacques Mestre doit rencontrer cet après-midi en Préfecture de Montpellier Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance chargé des comptes publics. Avec l'espoir d'être entendu.