Covid : Emmanuel Macron rétablit l'état d'urgence sanitaire, couvre-feu pour Toulouse et Montpellier

Un couvre-feu pour les métropoles de Toulouse et Montpellier de 21h à 6h du matin à partir de samedi pour quatre semaines. C'est ce que vient d'annoncer ce mercredi le président de la république Emmanuel Macron. Ces deux métropoles venaient de passer en zone d'alerte maximale.

La décision était attendue et sans doute redoutée. Emmanuel Macron vient d’annoncer ce mercredi soir un couvre-feu, fermeture des lieux publics et interdiction de circuler de 21h à 6h. Ces nouvelles mesures sont applicables en Ile-de-France et dans huit métropoles dont Toulouse et Montpellier à partir de samedi 21h et pour au moins quatre semaines.
 

Le virus tue. Ce virus frappe toutes les catégories d'âge, et il y a des formes très sévères à tous les âges.

Emmanuel Macron

Un décret  rétablissant l’état d’urgence sanitaire a été adopté mercredi matin en Conseil des ministres. Ce régime permet d'encadrer certaines restrictions allant jusqu'au confinement.
Le gouvernement n'a le droit de prononcer un couvre-feu que pour quatre semaines, mais le gouvernement compte demander au Parlement de le prolonger jusqu'au 1er décembre, le portant donc à six semaines. 

Pour autant, a-t-il ajouté, "des vacances sont possibles. Demander aux gens de rester chez eux dans des appartements et de ne pas aller dans un lieu de vacances, honnêtement, ce serait disproportionné."

Plusieurs villes sont concernées par le couvre-feu. Voici la carte.
 
 

Des chiffres alarmants 

Il faut dire que le virus ne cesse de gagner du terrain.
Dans la région Occitanie, le taux de positivité a ainsi bondi à 11,4%, entre le 2 octobre et le 8 octobre, alors qu'il était à 8,9% entre le 28 septembre et le 2 octobre. 
Actuellement, 633 personnes sont hospitalisées soit 67 de plus en seulement quatre jours. 159 d'entre elles sont en réanimation soit 10 de plus.
 

Ce qu'on veut surtout attraper à travers cette mesure, c'est tout ce qui a fait progresser le virus dans ces régions, c’est-à-dire les rendez-vous privés, les party, les anniversaires, les moments de convivialité où on se retrouve à 50 et 60, des soirées festives.

Emmanuel Macron

 


Le maire de Toulouse solidaire


Dans un communiqué, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc affirme que "la Mairie et Toulouse Métropole sont aux côtés de l'Etat". "Dans ces moments critiques, il est essentiel d’être solidaires, au service de la cohésion nationale", précise le maire de la ville rose.
Il se dit inquiet des conséquences économiques et affirme que "les dispositions annoncées par le Président de la république ne doivent durer que le strict nécessaire." 

Sur son compte twitter, le maire de Toulouse invite les Toulousains à respecter ces nouvelles restrictions contraignantes pour lutter efficacement contre l'épidémie.


 

Le "coup de trop" pour les restaurateurs

A l'annonce du couvre-feu, Olivier Bouscatel, propriétaire de plusieurs restaurants à Toulouse n'est pas surpris mais amer : "un couvre-feu à 21h, cela signifie un seul service le soir, ce n'est pas rentable, c'est donc condamner les restaurants à fermer ou à ne travailler que le service de midi."

On va vraiment réfléchir, est-ce qu'il vaut mieux fermer ou pas ?

Olivier Bouscatel, restaurateur à Toulouse

Et il ajoute : "l'opinion est persuadée que le secteur a eu des aides, ce n'est pas vrai. Nous n'avons pas touché d'aides ou très peu d'entre nous les ont touchées. On veut travailler normalement. Si on ne peut pas, il faut qu'on soit aidés à passer cette crise."

Face à l’inquiétude de ce secteur, Emmanuel Macron assure que des mesures vont être prises. Il y aura des conséquences économiques, "des restaurants vont décider de fermer" a t'il ajouté mais on va mettre en place des dispositifs supplémentaires pour éviter des faillites comme pendant le confinement. Nous aurons des dispositifs de soutien supplémentaires.

 

Le couvre-feu, quelle efficacité ? L'exemple de la Guyane

La mesure a-t-elle été efficace ? Elle aurait fait ses preuves sur le plan sanitaire dans plusieurs territoires. En Guyane par exemple, l'instauration du couvre-feu a permis de réduire de moitié le pic d’hospitalisations en réanimation selon les chiffres fournis par l'agence régionale de santé de Guyane.

Le couvre-feu a réduit immédiatement d’un tiers la circulation du virus et ça a eu un effet immédiat, c’est-à-dire que le jour même du couvre-feu vous commencez à être efficace. Vous arrêtez tout de suite la circulation du virus et donc la part de gens qui vont tomber malades.

Clara de Bort, directrice de l'ARS de Guyane

La Guyane n'a pas été le seul territoire à vivre sous couvre-feu. D'autres pays ont fait ce choix. Mercredi, la Catalogne a annoncé la fermeture des bars et restaurants pendant 15 jours.
  

Un couvre-feu difficile à accepter

Jean Thévenot, président de l'ordre des médecins en Occitanie ne peut et veut se prononcer sur l'efficacité d'une telle mesure. Il avoue son désarroi vis-à-vis de l'évolution de la maladie. "Si le couvre-feu est un moyen d'éviter des morts, c'est évident une bonne décision mais je n'ai pas d'éléments scientifiques qui permettent de le dire. En revanche, ce que je vois chaque jour un peu plus, c'est la difficulté qu'ont mes patients à accepter ces interdictions. Certains sont plus dans la difficulté de vivre ces interdictions que dans la peur de la maladie. L'équilibre est bien difficile".
 
Il ajoute que les gestes barrière restent un très bon moyen de se protéger du virus et de protéger les autres, dans ce que l'on nomme aujourd'hui la deuxième vague de l'épidémie.

Le premier ministre et plusieurs membres du gouvernement donneront une conférence de presse ce jeudi pour préciser les détails des mesures. 



 
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