Premiers signes de ralentissement de la 4e vague de Covid en Occitanie : le taux d'incidence a baissé de 70 points en 7 jours et la vaccination est à son plus haut niveau. Mais les contaminations dépassent 6 fois le seuil d'alerte et les hospitalisations frôlent le pic de la 1ère vague de 2020.
A-t-on atteint un plateau dans la 4ème vague de Covid à laquelle nous faisons face depuis le début de l'été ? En tout cas, le taux d'incidence en Occitanie s'établit désormais à 319 cas positifs de Covid pour 100.000 habitants, soit une baisse de 70 points en 7 jours. Cette décroissance est générale dans tous les départements depuis cette semaine et confirme les signes réels d'amélioration constatés depuis 2 à 3 semaines.
L'Hérault et le Gard en tête des contaminations
L'Agence Régionale de Santé l'attribue à une prise de conscience de la population qui respecte mieux les gestes barrières et à l'accélération de la campagne de vaccination. Pierre Ricordeau, le directeur de l'ARS Occitanie, commente : "la population a répondu à nos alertes : il y a eu des changements de comportement, on a fait attention".
Pour autant, la prudence reste de mise : ce taux d'incidence reste 6 fois supérieur au seuil d'alerte de 50 cas pour 100.000 habitants. Dans l'Hérault et le Gard, il atteint même respectivement 469,9 cas et 414,4 cas pour 100.000 habitants. Pierre Ricordeau concède un effet de la forte affluence des vacanciers :
Il est clair que le brassage lié à la période touristique, notamment sur le littoral, favorise les rencontres de populations et l'accélération des contaminations en lien avec la contagiosité du variant Delta.
Taux d'incidence plus élevé chez les jeunes
Par ailleurs, chez les jeunes, malgré la baisse, le taux d'incidence reste élevé : 600 pour les 20-30 ans et 460 pour les 30-45 ans, alors qu'à l'inverse il n'est que de 150 chez les plus de 65 ans.
Taux d'occupation proche de 90% en réanimation
Les indicateurs hospitaliers pondèrent aussi cette embellie. Si la situation s'améliore du côté des admissions, la pression sur les services reste forte en ce mois d'été synonyme de congés pour de nombreux personnels. Et ce, malgré les reprogrammations et déprogrammations d'activités hors Covid.
En réanimation, le taux d'occupation est proche de 90%, dont plus de 40% de patients atteints de la Covid. Pierre Ricordeau brosse un tableau toujours inquiétant de la situation :
Qu'il s'agisse des hospitalisations Covid conventionnelles ou réanimatoires, nous sommes à des niveaux proches du pic épidémique de la première vague du printemps 2020.
16 évacuations sanitaires
Malgré l'ouverture de 570 lits Covid en Occitanie et la réaffectation de personnels vers les services Covid, les centres hospitaliers ont dû procéder à 16 évacuations sanitaires extra-régionales, vers Amiens, Lille, Nancy et Strasbourg.
Après le décès d'un nouveau-né testé positif au Covid de même que sa mère, l'Agence Régionale de Santé précise que le risque pour une femme enceinte de faire une forme grave est "significatif au vu de la fréquence des cas rencontrés actuellement dans les hôpitaux d'Occitanie". Elle prône la vaccination pendant la grossesse et préconise d'en parler au préalable avec un médecin ou une sage-femme.
7,5 millions de doses de vaccin administrées
Car pour l'ARS, pas de doute : le salut viendra du vaccin. A ce titre, l'été a été "exceptionnel en Occitanie avec une campagne d'ampleur inédite". 7,5 millions de doses ont été administrées à ce jour dans notre région, contre 4,8 millions au 30 juin. La vaccination des adolescents a notamment été multipliée par 5 cet été : ils sont aujourd'hui 250.000 vaccinés.
Mais ces chiffres sont à pondérer avec le fait qu'ils émanent des lieux de vaccination sur le territoire, où de nombreux touristes sont venus se faire injecter une dose de sérum anti-Covid. La part de la population résidant en Occitanie est donc difficile à évaluer dans ce total.
La vaccination des élèves s'organise
Dans ce contexte, l'accent sera mis dès la rentrée des classes sur la vaccination des collégiens et des lycéens. Pierre Ricordeau précise : "le plus simple sera d'amener les élèves vers le centre de vaccination le plus proche. Pour les plus éloignés, des équipes mobiles sont envisagées dans les établissements". Un dispositif encore en cours de finalisation et de validation.