Covid. Trois patients d'Occitanie accueillis dans les hôpitaux de Metz : "on se sent moins seul", confie un soignant

En cette période estivale, les hôpitaux de la région Occitanie subissent de plein fouet la quatrième vague de Covid-19. Pour leur venir en aide, les établissements de santé de Metz (Grand-Est) viennent d'accueillir trois patients en réanimation, originaires de Montpellier et de Nîmes.

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Alors que le variant Delta continue de se propager en France, la solidarité est plus que jamais le maître mot chez les blouses blanches. Vendredi 13 août, le Centre hospitalier régional de Metz-Thionville et les hôpitaux privés Robert Schuman de Metz ont accueilli trois patients Covid-19 en réanimation, en provenance de la région Occitanie.

Le geste est fort. Au printemps 2020, les services hospitaliers du Grand Est étaient eux-mêmes submergés par la première vague de la maladie et plusieurs dizaines de patients avaient été pris en charge par les hôpitaux de la région Occitanie. Aujourd'hui, les soignants de l'est de la France rendent la pareille à leurs confrères du sud, qui font face à un fort afflux de cas positifs en cette période estivale.

Transfert de patients : "une surveillance de tous les instants"

Nicolas Caron, infirmier anesthésiste au SMUR de Montpellier, a participé à l'évacuation sanitaire de vendredi. "Mon service a été prévenu de l'opération la veille par l'ARS Occitanie", raconte-t-il.

Après avoir obtenu l'accord des familles, nous avons transféré un homme et une femme du CHU de Montpellier jusqu'à l'aéroport de Fréjorgues. Nous y avons retrouvé l'équipe du SMUR de Nîmes, qui avait transporté son patient en ambulance.

Nicolas Caron, infirmier anesthésiste au SMUR de Montpellier.

Intubées, ventilées et plongées dans un coma artificiel, les trois personnes transportées étaient toutes dans un état grave et instable. Aucune d'entre elles ne possédait un schéma vaccinal complet lors de la contamination.

Avant de décoller, les professionnels de santé ont dû équiper l'avion sanitaire mis à leur disposition en respirateurs et en matériel.

"Nous sommes partis à 11h30. Le vol a duré 1h20 au total. A bord, nous étions quatre : deux médecins et deux infirmiers anesthésistes", détaille Nicolas Caron. "Tout s'est bien passé, même si pour nous, c'était une surveillance de tous les instants. Avec l'altitude, la pression change et nous devons modifier des paramètres pour que l'état de santé des patients reste stable."

Un accueil chaleureux dans l'est

A peine le pied posé à terre dans le Grand-Est, les soignants de Montpellier et de Nîmes ont été accueillis par le docteur François Braun, chef des urgences au CHR de Metz-Thionville. Les patients ont ensuite été transportés jusqu'à leurs structures d'accueil.

Nous avons été très bien reçus par les équipes. Lorsque nous sommes arrivés à l'hôpital, le personnel médical nous a dit d'aller nous reposer. Il nous avait préparé du café et de quoi manger. On nous a dit : "On s'occupe de tout. Vous nous avez aidés il y a 18 mois, maintenant c'est à notre tour". Je ne m'attendais pas à une telle solidarité et ça m'a touché.

Nicolas Caron, infirmier anesthésiste au SMUR de Montpellier.

L'infirmier anesthésiste l'affirme : la première vague du Covid-19 reste un traumatisme pour ses confrères messins, qui restent toutefois prêts à épauler les hôpitaux surchargés aussi longtemps qu'il le faudra. "On se sent moins seul", assure Nicolas Caron. "On sait que tous ensemble, on peut sauver un maximum de vies." 

Situation très critique en Occitanie

Le plan blanc a été activé dans les hôpitaux de la région Occitanie le 4 août dernier. Cette décision, prise par l'ARS, consiste à annuler les opérations chirurgicales non-urgentes, à ouvrir des lits supplémentaires de réanimation et à rappeler le personnel soignant en congés. "Nous sommes actuellement en sous-effectif, le plan blanc était nécessaire", assure l'infirmier montpelliérain. Car à la multiplication du nombre de patients Covid s'ajoutent aussi les autres urgences de l'été : noyades, accidents de voiture, incendies etc. 

Selon le dernier bilan de l'ARS Occitanie, publié vendredi, 1 116 hospitalisations sont actuellement en cours dans la région, dont 281 en réanimation et soins critiques (+ 52 et + 19 par rapport à la semaine précédente). Rien que dans l'Hérault, on compte 259 patients hospitalisés, dont 67 dans un état grave. Les chiffres sont plus modérés dans le Gard (140 hospitalisations, dont 38 en réanimation et soins critiques).

D'autres évacuations possibles

Alors que le taux d'incidence atteint 602 pour 100 000 habitants sur le territoire héraultais (il est de 451 dans le Gard), celui de la Moselle ne dépasse pas 170 selon les dernières données de Santé Publique France. La tension hospitalière est aussi bien moins élevée dans le département : 26 % contre respectivement 53 % et 78 % dans l'Hérault et dans le Gard. 

On est à flux tendu : dès qu'un patient libère un lit de réanimation, un autre prend sa place. Nous n'en sommes pas au stade où nous devons choisir entre nos patients. Mais si nous n'avons pas à faire ce choix, c'est justement parce que les autres hôpitaux nous soutiennent.

Nicolas Caron, infirmier anesthésiste au SMUR de Montpellier.

Le pic de l'épidémie est attendu pour le début du mois de septembre. D'ici là, les hôpitaux du sud de la France n'excluent pas d'autres évacuations. Le 11 août dernier, deux patients de la région Occitanie avaient déjà été transférés à Strasbourg.

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