Après l'annonce samedi 29 février du passage en force de la réforme des retraites, les députés de la Haute Garonne, de l'Ariège et du Tarn-et-Garonne réagissent.
L'annonce du Premier ministre Edouard Philippe samedi a suscité de vives réactions chez les politiques. Décidément, l'application de l'article 49.3 de la constitution, qui revient à faire passer en force la réforme des retraites, ne fait pas l'unanimité chez les parlementaires.
Valérie Rabault est députée PS du Tarn-et-Garonne et présidente du groupe Socialistes & apparentés à l'Assemblée nationale. Pour elle, l'adoption de la réforme des retraites sans davantage de débats est injustifiable :
Que le gouvernement dise, on a des urgences avec le coronavirus, on l'entend. Mais ils pouvaient très bien dire qu'ils reportaient le débat [sur la réforme des retraites] après le passage de l'épidémie. Ca on l'aurait entendu. Mais là c'est une démarche autoritaire qui ne favorise pas le débat. C'est inacceptable. - Valérie Rabault
Une motion de censure déposée
Suite à l'annonce du chef du gouvernement hier soir, le Parti Socialiste, La France Insoumise et le Parti Communiste ont co-signé et déposé une motion de censure pour essayer de contrer l'application de l'article.
Utiliser le 49.3 de la sorte est une double première :
— Valérie Rabault (@Valerie_Rabault) February 29, 2020
- il intervient généralement pour un pb de majorité. Là c'est pour bâillonner les oppositions
- il intervient sur des sujets limités. Là les retraites concernent tout le monde
Voici notre motion de censure déposée ce soir pic.twitter.com/M3jWALD7N9
Les Républicains ont aussi déposé une motion de censure. Mais, pour que l'une de ces motions aboutisse elle doit être approuvée à la majorité absolue par l'Assemblée nationale. Avec presque 300 députés de la majorité, très peu de chances que le gouvernement soit désapprouvé.
Un fait dont Michel Larive, député LFI de l'Ariège, est conscient. Il condamne lui aussi le recours au 49.3 :
Déni de démocratie et mépris total des parlementaires, par @EPhilippePM et son Gouvernement, qui déclenchent l'article 49.3 de la Constitution pour passer en force la plus grande attaque sous la Vème République contre nos conquis sociaux ! #DirectAN #RéformeRetraite
— Michel Larive (@Michel_Larive) February 29, 2020
Il défend les milliers d'amendements sur la réforme apportés par son groupe parlementaire. Selon lui, il ne s'agissait pas de questions superficielles.
Chaque amendement, même quand il était de forme nous permettait de parler du fond. Notamment sur la discussion autour de la valeur du point : c'était très intéressant, seulement comme ça ça n'était pas possible parce qu'il était indexé sur quelque chose qui n'existait pas ! - Michel Larive
Le 49.3 "était une nécessité" pour Monique Iborra
Monique Iborra, députée LREM de la 6ème circonscription de la Haute-Garonne défend quant à elle la décision du gouvernement :
C'était une nécessité parce qu'on était bloqués. Il y a eu plus de 40 000 amendements déposés. A ce rythme on aurait été là pendant des mois... On attend autre chose du parlement qu'une série d'amendements qui n'ont pratiquement aucun contenu - Monique Iborra
La députée LREM Corinne Vignon, aussi de la Haute Garonne, est co-rapporteure de la réforme des retraites. Elle a exprimé son soutien au Premier ministre sur Twitter :
. @EPhilippePM a pris ses responsabilités en appliquant le 49.3.
— Corinne Vignon (@corinnevignon) March 1, 2020
Le texte a été enrichi des amendements des députés.
En tant que co-rapporteure, je me réjouis des avancées sur le volet de la solidarité - handicap, droits familiaux, réversion et stages des jeunes. pic.twitter.com/JitnQ6SdKx