En Midi-Pyrénées, au moins vingt-quatre familles sont concernées. L'Assemblée Nationale a donné mardi soir son feu vert, à l'unanimité, à la création du fonds d'indemnisation promis par l'Etat pour les victimes de l'antileptique Dépakine.
Ce fonds, dont la création avait été annoncée en août par le gouvernement, "a pour objet d'instituer un dispositif d'indemnisation des dommages imputables au valproate de sodium", la substance active de la Dépakine "et à ses dérivés", selon l'exposé des motifs de l'amendement du gouvernement, adopté lors de l'examen en première lecture des crédits de la mission "Santé" du projet de budget 2017.
Les députés ont salué ce vote par des applaudissements
"Ce sont des femmes, leurs enfants, leurs familles qui sont directement touchées, des femmes qui parfois n'ont d'autre choix que de prendre de la Dépakine", a expliqué la ministre de la Santé Marisol Touraine, affirmant que "l'Etat prend ses responsabilités" pour "réparer les conséquences du passé", notamment d'un défaut d'information des patientes sur le danger du médicament.
La Dépakine est à l'origine notamment de malformations du foetus lorsque le médicament est pris pendant la grossesse.
Avec retard, Sanofi s'engage
Après ce vote, Sanofi, qui a commercialisé depuis 1967 le valproate de sodium sous la marque Dépakine mais aussi sous des marques génériques, a indiqué dans un communiqué être "prêt à répondre aux demandes d'expertises médicales qui seraient organisées dans le cadre de ce dispositif".
Plus de 10.000 femmes enceintes auraient pris de la Dépakine. En Midi-Pyrénées, au moins 24 familles se sont manifestées auprès de l'Apesac, une association qui les regroupe.
Vidéo le reportage de Pascale Lagorce et Thierry Villéger