L'heure est au recueillement à Saint-Féliu-d'Avall : quatre des six collégiens morts dans la collision entre un car scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales) ont été inhumés ce jeudi matin, au lendemain de la mise en examen de la conductrice de l'autobus pour homicides involontaires.
L'heure est au recueillement à Saint-Féliu-d'Avall : quatre des six collégiens morts dans la collision entre un car scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales) ont été inhumés ce jeudi matin, au lendemain de la mise en examen de la conductrice de l'autobus pour homicides involontaires.
"Rien ne viendra combler le vide de votre départ": Dans un profond recueillement et une immense tristesse, l'évêque de Perpignan a ouvert jeudi matin la cérémonie des obsèques de quatre des six collégiens morts dans la collision entre un autocar scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales).
Votre mort plonge vos parents et vos amis dans l'incompréhension, dans un abîme de douleur mais aussi dans la colère, avec cette question: pourquoi?
"Votre mort plonge vos parents et vos amis dans l'incompréhension, dans un abîme de douleur mais aussi dans la colère, avec cette question: pourquoi?", a lancé Mgr Norbert Turini, au lendemain de la mise en examen de la conductrice de l'autobus pour homicides et blessures involontaires. Alan, Loïc, Diogo et Teddy: les cercueils blancs des quatre garçons ont été disposés dans la salle polyvalente du village, plongé dans la douleur depuis la tragédie du 14 décembre.
"Votre départ laisse un vide cruel dans le coeur de vos parents et de tous vos proches. Rien ne viendra combler ce vide. Votre départ a été brutal et votre vie leur a été arrachée si violemment", a encore déclaré l'évêque.
Je vous remercie de vous faire si proches d'eux, officiels, proches, et vous les camarades du collège venus si nombreux
La cérémonie a commencé avec des chants d'enfants vêtus d'aubes blanches qui ont pris place sur l'estrade, devant les quatre cercueils blancs. Dehors, dans un vent froid, plusieurs milliers de personnes suivaient l'hommage devant un écran géant. "Je vous remercie de vous faire si proches d'eux, officiels, proches, et vous les camarades du collège venus si nombreux", a dit l'abbé Benoît de Roeck, le curé de Saint-Féliu.
"Nous pensons aussi à Ophélia (inhumée lundi), et nos pensées se tournent aussi vers Younès et ses parents", a ajouté le prêtre.
Une autre cérémonie aura lieu pour Younès à 13h30 à la Mosquée de Perpignan, ce jeudi 21 décembre également. Ophélia, autre victime de l’accident, a elle été inhumée ce lundi.
Dès mercredi, entre 7000 et 8000 personnes, certaines portant des bouquets de fleurs blanches, ont défilé en silence, dans la chapelle ardente dressée dans la salle polyvalente de ce village, plongé dans la douleur depuis la tragédie du 14 décembre.
Se serrer les coudes
"Il était essentiel de pouvoir se recueillir et de se serrer les coudes, et pas que pour les habitants", commentait très ému Robert Taillant, le maire du village de 2 600 habitants, mercredi soir sur notre antenne.
"Grande détresse"
Pour Saint-Féliu-d'Avall, et au-delà, le temps s'est arrêté à 16H03, le 14 décembre, lorsqu'un car de ramassage scolaire, avec à son bord 23 collégiens, a été percuté à un passage à niveau à Millas par un TER qui roulait à 75 km/h, en dessous de la vitesse autorisée de 100 km/h.Mercredi soir, la conductrice du car, a été mise en examen pour "homicides et blessures involontaires par imprudence" selon son avocat, Me Jean Codognès. Elle a été "placée sous contrôle judiciaire avec notamment l'interdiction de conduire", conformément aux réquisitions du parquet, a précisé le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux.
Cette quadragénaire, mère de famille, a été hospitalisée après sa sortie "car son état de santé nécessite des soins importants", a précisé son avocat, la décrivant comme "effondrée et dans une grande détresse", outre ses blessures physiques dues à l'accident. Elle conteste les faits tels qu'ils lui ont été présentés et maintient avoir vu les barrières du passage à niveau levées.